Dans un numéro entièrement consacré à la grippe et aux infections respiratoires, le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » présente les résultats du Baromètre santé 2016 relatifs à la pratique de certains gestes d’hygiène et de prévention permettant de limiter la transmission des infections respiratoires de l’hiver.
En France, aux côtés de la stratégie vaccinale annuelle contre la grippe, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) recommande des campagnes d’information du public sur la mise en œuvre de mesures de prévention telles que l’hygiène des mains et la limitation des contacts entre les personnes malades et les autres. Le port du masque, dont l’efficacité demeure controversée, est recommandé par le HCSP aux sujets atteints de maladies respiratoires infectieuses et à la population en cas d’émergence d’un agent respiratoire hautement pathogène.
Lavage systématique des mains
Les résultats du Baromètre 2016, portant sur 5 000 personnes âgées de 18 à 75 ans interrogées par téléphone entre janvier et août, montrent que les messages de prévention semblent connus et la pratique des gestes barrière est en progression même si des progrès restent à faire.
79 % des personnes interrogées ont déclaré se laver « systématiquement » les mains après être allées aux toilettes, 71,9 % avant de s’occuper d’un bébé, 63,2 % avant de faire la cuisine ; données comparables à 2006. « Deux comportements, se laver les mains après s’être mouché (39 %) et se les laver après avoir pris les transports en commun (24,7 %) étaient moins systématiques mais en progression », soulignent les auteurs. En cas d’éternuement, 41,6 % des personnes interrogées disaient se couvrir la bouche avec leur coude ou avec un tissu ou mouchoir, comme cela est préconisé depuis 2010.
En cas d’affection grippale, « les gestes de distanciation sociale » sont encore « des pratiques difficiles à mettre en place pour certains », notent Colette Ménard, Arnaud Gautier, Christine Jestin et les membres du groupe Baromètre santé. Si pour 8 personnes sur 10, ne « jamais embrasser les bébés » en cas d’infection respiratoire (plus difficilement les parents de jeunes enfants) est systématique, seulement 20 % évitent de se rendre dans des lieux publics très fréquentés. Les plus jeunes et les personnes de niveau socioculturel plus élevé semblent avoir plus de difficultés à mettre en place cette mesure.
Dans ce Baromètre santé, les liens entre l’observance des mesures d’hygiène et de prévention des infections respiratoires et l’adhésion à la vaccination, n’ont pas été étudiés chez les moins de 65 ans. Entre 65 et 75 ans, l’application des mesures d’hygiène et de prévention est indépendante de l'opinion et de l'attitude à l’égard de la vaccination contre la grippe.
Pour la première fois, le Baromètre a permis d'évaluer au niveau national la perception de la grippe et de son vaccin chez les 65-75 ans. Plus d'un tiers de cette tranche d'âge considère que le vaccin antigrippal comme « plutôt pas » ou « pas du tout » efficace. Et 47 % d'entre elles pensent que ce vaccin peut provoquer des effets secondaires graves. L'étude n'a pas permis d'explorer ce que les répondants entendaient par effets graves. « Les perceptions des personnes de plus de 65 ans sur le vaccin antigrippal, reposant parfois sur de fausses croyances, sont liées à leur pratique de cette vaccination », indiquent Sandra Chyderiotis et coll. Seulement 45,9 % des 65-75 ans ont déclaré s'être fait vacciner contre la grippe qu'elles considèrent à 81,3 % comme une maladie grave et à 92 % comme une maladie fréquente.
Comme l'avait déjà dévoilé le Dr Daniel Lévy-Bruhl, responsable de l'unité « Infections respiratoires et vaccination » à Santé publique France, lors du lancement de la campagne de vaccination 2017-2018, « l’épidémie de grippe 2016-2017, précoce et d’intensité modérée, s’est caractérisée par un impact particulièrement important chez les personnes âgées, lié à la circulation quasi-exclusive de virus A(H3N2) dans un contexte de couverture vaccinale insuffisante et d’efficacité vaccinale sub-optimale ». Elle a aussi été caractérisée par un excès de mortalité : 14 400 décès attribuables à la grippe, dont plus de 90 % chez les personnes de 75 ans et plus.
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