AUDITIONNÉ mardi dernier par la commission de développement durable de l’Assemblée nationale, le Pr Gilles-Eric Séralini a présenté aux députés durant une quarantaine de minutes son étude sur la toxicité du maïs OGM NK603. « Cette étude reste avec ses limites la plus approfondie au monde sur un pesticide en formulation (le Roundup) et sur un OGM agricole », souligne le scientifique qui conteste une nouvelle fois la légitimité des agences remettant en cause ses travaux. « La mission première des agences, ce n’est pas de valider scientifiquement une étude, il y a des journaux scientifiques avec un comité de lecture pour cela. Et le processus ne dure pas quelques jours mais quatre mois, avec des experts dans le domaine qui peuvent être rejetés s’ils ne sont pas indépendants de l’évaluation de ces produits. Or, je vois que les agences aujourd’hui qui doivent évaluer notre travail ne sont pas indépendantes de l’évaluation des produits », déclare-t-il. « Nous voulons jouer le jeu de la transparence jusqu’au bout sur nos données brutes à condition que les agences qui ont couvert les autorisations de ces produits rendent publique toutes les données sur lesquelles elles se sont appuyées. Cela permettra de sortir des débats stériles qui durent maintenant depuis 15 ans et qui se focalisent sur les biotechnologies alors qu’en fait, il s’agit de problème de santé publique », ajoute-t-il.
Revoir les autorisations.
Pour le Pr Séralini, les autorisations des produits doivent être revues. « Les tests de 90 jours doivent être prolongés de deux ans pour tous les OGM, les pesticides doivent être testés 2 ans à faible dose et en formulations », indique le scientifique qui réclame des tests réglementaires indépendants des compagnies et soumis à l’expertise contradictoire. Parmi les parlementaires, le député UMP Bernard Accoyer a jugé « précipitée », l’audition du scientifique à l’Assemblée. « Il est surprenant que l’audition de monsieur Séralini intervienne avant même que les parlementaires puissent disposer des conclusions sur la validité scientifique des conditions de réalisation de l’étude ». L’ANSES et le Haut Conseil des biotechnologies doivent remettre d’ici le 20 octobre au gouvernement leur avis sur l’analyse des données de l’étude et de la validité des travaux effectués. « Vingt jours après la publication de l’étude, cette réunion est moins précipitée que les commentaires des détracteurs de cette étude qui sont venus en 24 heures », rétorqua notamment Philippe Martin (SRC).
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