QU’EST-CE QUI, en dehors d’une forte poussée de la croissance économique à laquelle personne ne croit, pourrait donner du tonus à la majorité et à Nicolas Sarkozy dans l’année qui vient ? Rien. Le président de la République continue de chuter dans les sondages, il en est à 24 % de popularité. Les menées de Jean-François Copé, chef de l’UMP, dont l’idée la plus récente est la TVA sociale, catégoriquement refusée par François Fillon, justement parce qu’elle serait très impopulaire, soumet la droite à des craquements internes. Le malaise de l’UMP donne des ailes aux centristes et à Dominique de Villepin, dont les efforts additionnés risquent de coûter le premier tour à M. Sarkozy.
Désaffection.
La gauche, de son côté, souffre de la désaffection publique à l’égard de la classe politique. Dominique Strauss-Kahn, le Sphynx de Washington, commence à perdre des points bien qu’il n’ait pas ouvert la bouche. Il est sans doute victime des attaques lancées contre lui par Jean-Luc Mélenchon. François Hollande fait son petit bonhomme de chemin, mais n’est pas encore dans le peloton de tête. Les lubies de Ségolène Royal ne lui ont pas permis, à ce jour, de remonter la pente. Seule Martine Aubry semble tirer parti de la confusion générale.
Dans tous les cas de figure, et même s’il passe le premier tour, Nicolas Sarkozy ne bénéficie pas, au second tour, d’un report de voix et il est battu par presque tous les candidats de gauche. Le président se démène comme un beau diable pour réparer les erreurs qu’il a commises. Il tente de convaincre Jean-Louis Borloo de ne pas être candidat en lui promettant sans doute de devenir son futur Premier ministre. Il déjeune avec Chirac pour récupérer les suffrages de ceux qui demeurent attachés à celui qu’il appela naguère le « roi fainéant ». Il envoie même des émissaires à Dominique de Villepin, l’homme contre lequel il a déchaîné sa fureur et qui, maintenant, lui rend sa haine au centuple et ne se laissera pas convaincre.
Efforts illusoires. Carla Bruni-Sarkozy dit qu’elle respectera le choix de son mari pour la présidentielle de 2012, ce qui soulève l’hypothèse qu’il renonce à un second mandat. M. Sarkozy a annoncé qu’il se déciderait à l’automne. S’il respecte le calendrier de la campagne, il ne peut pas différer sa décision. Il lui reste 8 à 9 mois, durée bien courte pour que les millions d’électeurs qu’il s’est aliénés éprouvent soudainement de la sympathie pour lui.
SARKOZY N’EST PAS LE MEILLEUR CANDIDAT DE LA DROITE
Deux raisons.
Contrairement à ce qu’affirme la sagesse conventionnelle, il a deux raisons de ne pas se représenter : la première est qu’il n’est pas, objectivement, le meilleur candidat de la droite, ce qui ouvre la porte à tous les abandons et à toutes les trahisons. François Fillon est le mieux placé. La deuxième est que, s’il a le sentiment que les jeux sont faits, il ne voudra pas subir une humiliation comparable à celle de Giscard en 1981 et dont celui-ci ne s’est jamais remis.
Bien entendu, le scénario du renoncement n’est pas celui que l’on raconte à l’Élysée, où l’on rappelle que M. Sarkoz adore les batailles électorales, qu’il excelle dans les situations où il est acculé ou n’a plus rien à perdre et qu’il peut compter, sinon sur un regain français, sur son talent de persuasion. C’est une analyse qui a beaucoup vieilli. On ne peut pas se référer à 2007 : dès le début du mois de janvier, il y a quatre ans, il avait fait la course en tête. Aucun sondage ne le plaçait derrière la pole position. Cette fois, il devra se conduire en challenger, ce qui est tout à fait nouveau pour lui.
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