PRÈS d’un tiers (31 %) des femmes déclare avoir eu au moins un rapport sexuel à risque de grossesse non souhaitée au cours des 12 derniers mois. Cette situation découle à part égale soit d’une absence totale ou d’une interruption temporaire de contraception, soit d’un oubli de pilule ou d’un accident de préservatif. Pour 86 % des femmes, le recours à la contraception d’urgence (CU) est un signe de responsabilisation. Deux tiers (66 %) estiment qu’il témoigne d’une imprudence et 20 % parlent de « honte » à prendre une CU.
Le manque de conscience du risque de grossesse lors d’un rapport sexuel sans contraception efficace constitue la principale raison avancée par les non-utilisatrices de la CU (51 %). Une proportion non négligeable (18 %) déclare même ne pas y avoir pensé.
Idées fausses.
Les idées fausses sur la CU perdurent. Plus d’un quart des femmes (26 %) pensent qu’elle a un effet abortif et 8 % qu’elle peut rendre stérile. Ces deux points, sur lesquels respectivement 15 % et 38 % des femmes évoquent leur ignorance, peuvent constituer des freins à l’utilisation de la CU. Comme la majorité des femmes (88 %), 50 % des leaders d’opinion (sénateurs, députés, journalistes…) considèrent la CU comme un réel progrès, mais ils ne sont pas mieux informés sur le sujet. À ce propos, le Dr Michèle Lachowsky (gynécologue, psychosomaticienne, hôpital Bichat, Paris) fait remarquer la grande similitude qui existe entre les maux attribués à la CU et à la pilule à ses débuts. En ce qui concerne les sources d’information des femmes sur la CU, les médecins ne viennent qu’en quatrième position (20 %), loin derrière les médias (55 %) et les établissements scolaires (45 %).
« Hiatus contraceptif ».
Les femmes ayant recours à la CU le font, principalement, à cause d’un oubli de pilule (36 %) ou d’un accident de préservatif (31 %), suivi par l’absence de contraception (20 %) et son arrêt temporaire (10 %). Ce « hiatus contraceptif » est inéluctable au cours de la vie des femmes, commente Dr Christian Jamin (gynécologue endocrinologue, Paris) qui prône « le concept de contraception globale » intégrant la prescription d’une « contraception de rattrapage » (CU) lors de la consultation de contraception.
Globalement, aucune situation particulière à la prise d’une CU n’apparaît dans l’enquête. Dans la grande majorité des cas, les femmes se sont procuré la CU directement en pharmacie, sans prescription (86 %), et déclarent l’avoir obtenue facilement et rapidement (95 %). Plus de la moitié des pharmaciens (58 %) donnent des conseils lors de cette délivrance.
Enfin, cette population de femmes juge la consultation médicale incompatible avec l’urgence : 66 % n’ont pas consulté leur médecin parce qu’il « fallait faire vite », 37 % évoquent des difficultés à avoir un rendez-vous en urgence et 53 % estiment ne pas avoir besoin d’un médecin pour ce type de délivrance. Selon l’avis de la moitié des femmes, le rôle du médecin généraliste ou du gynécologue se situe en amont et doit être préventif (53 %) et pédagogique (50 %).
Conférence de presse Pharma avec la participation de Céline Bracq (BVA Opinion) et Luc Massart (HRA France).
*Enquête en ligne réalisée du 15 au 30 mars 2012 auprès de 3 775 femmes de 16-45 ans et de 400 leaders d’opinion politiques, économiques et médiatiques.
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