La leptospirose est une zoonose bactérienne affectant particulièrement les régions tropicales et classées par l’OMS comme une maladie négligée. Interrogés en 2000 les professionnels de santé aux Antilles la considéraient déjà comme une maladie prioritaire, derrière la dengue. Toutefois en l’absence d’une surveillance épidémiologique adaptée, le poids réel de la maladie restait mal connu. L’étude d’incidence réalisée en 2011 par la Cire Antilles-Guyane et l’Institut Pasteur a permis d’évaluer le nombre de cas et de déterminer le niveau de sévérité de la maladie. Les résultats montrent des niveaux d’incidence 2 à 3 fois supérieurs à ceux estimés antérieurement : 69 cas pour 100 000 habitants en Guadeloupe ; 61 cas pour 100 000 en Martinique. « Des taux 120 à 150 fois supérieurs à ceux de la Métropole », souligne le Dr Sylvie Cassadou (InVS). L’incidence des cas hospitalisés est de 26 pour 100 000 en Guadeloupe dont 3 cas sévères et de 18 pour 100 000 dont 3 sévères en Martinique. Aucun décès n’est survenu en Martinique mais 8 ont été recensés en Guadeloupe. Au regard de ces nouvelles données, « la leptospirose s’affirme comme une maladie plus sévère que la dengue », relève le Dr Cassadou. Les hommes sont plus touchés que les femmes et la tranche d’âge des 20-59 ans est la plus concernée. L’étude a été possible grâce à l’arrivée de nouveau test diagnostic par PCR comme pour la dengue. « Nous avons noté avec satisfaction que la HAS dans un avis publié au cours de notre étude recommande la stratégie diagnostique adoptée dans l’étude ».
Toutefois, ce test diagnostic qui permet le diagnostic précoce de leptospirose devant un syndrome dengue-like (et donc le traitement précoce par antibiothérapie) « n’est toujours pas remboursé par l’assurance maladie ». La prochaine étape va consister à mettre en place un système de surveillance à l’image de ce qui se fait pour la dengue (PSAGE-leptospirose).
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