Si les confinements liés au Covid ont permis de limiter la pollution de l'air, des millions de Franciliens ont été tout de même été exposés, au cours de l'année 2020, à des niveaux supérieurs aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) concernant les particules PM10, les particules fines PM2,5 et l'ozone. C'est ce que met en évidence un rapport d'Airparif publié ce 20 mai.
L'année 2020 a été notamment marquée par une « baisse conséquente » de la pollution au dioxyde d'azote (NO2). Par exemple, l'exposition au NO2 a baissé de 30 % par rapport à 2019 à Paris et de 20 % en petite couronne. Une grande partie de ce phénomène peut être attribuée à la mise en place de mesures contre l'épidémie de Covid-19 (baisse de la circulation, fonctionnement réduit de sites industriels), et le reste aux mesures de long terme de lutte contre la pollution et aux conditions météos favorables à la dispersion des polluants, indique dans un communiqué l'organisme de surveillance de la qualité de l'air en Île-de-France.
Grâce à cette diminution, moins de 1 % de la population francilienne (moins de 100 000 habitants contre 500 000 en 2019), située au cœur de l'agglomération, a été exposée à des niveaux de NO2 dépassant la limite réglementaire française de 40 µg/m3 en moyenne annuelle (limite identique pour ce polluant aux recommandations de l'OMS).
95 % des Franciliens soumis à des seuils trop élevés de particules fines PM2,5
En revanche, les particules PM10 et particules fines PM2,5, dont les émissions sont moins directement liées au trafic routier mais dues également au chauffage au bois notamment, ont seulement légèrement baissé en 2020. Les limites réglementaires françaises sont respectées, mais ce n'est pas le cas pour les seuils recommandés par l'OMS, plus stricts. Pour les PM2,5, la recommandation journalière de l'OMS est dépassée sur la quasi-totalité de l'Île-de-France en 2020 (95 % de la population), et pour un Francilien sur deux concernant les PM10, selon Airparif.
Concernant ces expositions, une étude de Santé publique France menée au printemps 2020 a montré que près de 2 300 décès ont pu être évités avec le confinement du fait d'une diminution de l’exposition aux particules ambiantes et 1 200 du fait de la baisse de l’exposition au NO2.
Quant à l'ozone, les niveaux de pollution ont augmenté en 2020 dans la région parisienne, en continuité avec les années précédentes. Pour ce polluant associé aux pics de chaleur, les recommandations de l'OMS (100 µg/m3 sur 8 heures) et le seuil réglementaire (120 µg/m3) sont « toujours largement dépassés en tout point de la région ». Néanmoins, l'été 2020 n'ayant pas été concerné par le confinement, l'impact des restrictions sur la pollution à l'ozone n'a pas pu être évalué.
Ce 20 mai également, « Le Monde » rapporte les résultats d'une étude de l'Institut des politiques publiques concernant les mesures « anti-voitures » prises à Paris, mises en place avec l'objectif de réduire la pollution dans la capitale. Les auteurs de l'étude se sont intéressés à l'impact de la fermeture à la circulation automobile, en 2016, d’un tronçon de 3,3 kilomètres de la voie rapide Georges-Pompidou, longeant la Seine au cœur de la ville. Ils ont constaté que cette mesure avait en fait entraîné un transfert du trafic du centre de Paris vers le périphérique sud.
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