LE SATURNISME infantile, avec une plombémie (Pb) au moins égale à 100 µg/L chez les moins de 18 ans, s’observe essentiellement chez les enfants âgés de 1 an à 3 ans. Plusieurs enquêtes menées en Ile-de-France montrent que le suivi des enfants intoxiqués est en nette amélioration depuis une dizaine d’années. Face à cette évolution, les auteurs d’une étude publiée dans le « BEH » ont voulu savoir si le délai de retour à une plombémie acceptable avait évolué favorablement au cours du temps, « quelle que soit la sévérité de l’intoxication initiale ». Ils ont travaillé à partir des données du Système national de surveillance des plombémies de l’enfant, sur une population d’enfants de la région parisienne, âgés de 6 mois à 7 ans chez lesquels une première Pb≥ 100 µg/L (plombémie de dépistage) a été mesurée entre le 1er janvier 1992 et le 31 décembre 2006. Trois groupes ont été déterminés selon la sévérité de l’intoxication (< 250 µg/L pour le groupe 2 ; < 450 µg/L pour le groupe 3 et ≥450 µg/L). Au total, les enfants étaient 5 910, dont 358 pour le groupe 4 et 900 pour le groupe 3. Dans cette étude, le niveau de la plombémie de dépistage est un « déterminant majeur du délai de retour sous le seuil d’intoxication, celui-ci se comptant en année ».
Actions médico-sociales.
Toutefois, une nette amélioration du pronostic au cours du temps est observée dans les trois groupes, notamment dans les cinq dernières années, et la fréquence du retour à une Pb < 100 µg/L a connu la même évolution favorable. Cette tendance s’explique en partie, selon les auteurs, « par une amélioration de la prise en charge médico-sociale, comme en témoigne la fréquence plus élevée des visites de suivi annuelles au cours du temps ».
De plus, grâce à la mise sur le marché en 1997 d’un nouveau médicament chélateur administrable par voie orale à domicile, le recours plus fréquent au traitement chez les enfants du groupe 3 pourrait être à l’origine de l’amélioration particulièrement nette observée chez les enfants de ce groupe. La chélation, qui nécessitait auparavant de recourir à des médicaments administrés par voie parentérale, était alors généralement réservée aux enfants du groupe4.
La loi de 1998 relative à la lutte contre les exclusions peut aussi fournir une autre explication à cette évolution : le déclenchement systématique d’une enquête environnementale suite à la notification obligatoire d’un cas de saturnisme et l’obligation de réalisation de travaux palliatifs ont probablement permis « d’améliorer considérablement l’efficacité de la lutte contre le saturnisme », puisque la principale source d’exposition se trouve dans les logements anciens construitsavant1949.
En conclusion, les auteurs indiquent que « seul le dépistage précoce des enfants à risque d’intoxication saturnine est susceptible de diminuer la gravité des intoxications s’il est suivi immédiatement d’actions médico-sociales spécifiques ».
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