Dans son rapport au Parlement sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2010 (« le Quotidien » du 1er avril), l’Autorité de sûreté nucléaire souligne l’augmentation des doses reçues par les patients lors des examens d’imagerie et regrette, selon son président, André-Claude Lacoste, que le scanner soit trop souvent préféré à l’IRM. En 2010, chaque Français a reçu en moyenne 3,7 mSv, dont 1,3 provenant d’examens ou de traitements médicaux.
La réponse de la Société française de radiologie (SFR) et du Conseil professionnel de radiologie (G4) tient en trois points. Premièrement « le scanner est un outil diagnostique indispensable » ; à proximité des services d’accueil des urgences, il permet par exemple facilement de retrouver la cause de douleurs aiguës abdominales, thoraciques ou de céphalées brutales qui peuvent relever d’affections engageant le pronostic vital.
Deuxième point : les radiologues et les industriels sont bien sûr soucieux de réduire les doses de rayons X délivrées lors d’examens par scanner et les systèmes mis en place permettent des explorations de qualité pour des doses beaucoup plus faibles que les 20 mSV évoqués lors de la présentation de l’ASN pour un scanner corps entier.
Enfin, et surtout, les radiologues, partenaires des cliniciens pour le choix des méthodes diagnostiques les plus appropriées, regrettent l’insuffisance du parc d’IRM, qui ne permet pas d’appliquer le Guide du bon usage des examens d’imagerie, rédigé en collaboration avec la Haute Autorité de santé et l’ASN. En Europe, un patient allemand a, pour une même pathologie, trois fois plus de chances de bénéficier d’un examen par IRM qu’un patient français. En nombre d’IRM par million d’habitants, la France, avec 8,7, ne devance que la Turquie, les trois premiers de la liste, la Suisse, la Norvège et le Danemark dépassant 20.
La SFR rappelle qu’elle réclame depuis deux ans un plan d’urgence pour le développement de l’imagerie en coupes et de l’IRM.
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