L’ASSURANCE-VIE est un placement dont les intérêts subissent déjà les prélèvements sociaux à raison de 13,5 %. Tout intérêt retiré du placement pendant les huit premières années est également imposé. L’exonération fiscale concerne les comptes dont les intérêts ont été réinvestis pendant au moins huit ans. Depuis quelques années, les rendements des fonds en assurance-vie ont considérablement baissé. Ils sont passés de quelque 5 % au début des années 2000 à une fourchette comprise entre 2,5 et 3,5 %. François Hollande a de plus indiqué qu’il ferait disparaître le prélèvement dit libératoire et intégrerait les revenus du capital aux revenus du travail. Si on additionne tous ces paramètres, prélèvements sociaux, baisse de rendement et application de l’impôt sur le revenu (IR), l’assurance-vie rapportera 1,5 % ou moins. Ce qui risque de déclencher une forte désaffection à l’égard de ce secteur extrêmement important de l’épargne, qui draine 1 300 milliards d’euros (il ne s’agit pas d’un placement réservé aux riches) et sert notamment au financement de la dette publique de la France. Une fois que les contribuables auront compris qu’ils sont floués, on imagine sans difficulté ce que produirait sur la stabilité financière du pays le retrait de quelques centaines de milliards en quelques semaines ou quelques mois.
La philosophie de l’impôt.
M. Hollande, toutefois, n’a pas confirmé ce qui n’est qu’une information peut-être fausse. Il demeure que sa mesure contre les revenus dépassant le million d’euros exprime une philosophie axée sur une lutte contre les déficits par une taxation toujours plus élevée, alors que la dépense publique atteint 56 % du produit intérieur brut en France (dix points de plus qu’en Allemagne) et doit donc diminuer au moins aussi vite que les impôts sont augmentés. L’impôt sur l’assurance-vie aurait en outre des conséquences européennes. En désorganisant partiellement le financement de la dette de l’État, il obligera la France à chercher de l’argent ailleurs. Or, plus la dette publique est concentrée entre les mains des Français, moins elle est dangereuse pour le pays. Il ne s’agit pas, ici, de s’élever contre les sacrifices que doivent faire tous les Français, les riches, les pauvres ou les épargnants. Il s’agit d’observer les conséquences probables d’une mesure fiscale avant qu’elle soit adoptée. M. Hollande est-il en train d’improviser, jour après jour, une immense réforme fiscale ? Il ferait mieux de l’exposer dans sa totalité et en une seule fois si l’électorat a le droit de juger sur pièces le candidat du PS.
Nicolas Sarkozy qui, bien entendu, critique les effets d’annonce de M. Hollande, ne compte pas lui non plus ménager ses concitoyens. Il a fait adopter la hausse de la TVA dite sociale et une taxe sur les transactions financières. Les deux candidats jouent à qui augmentera le plus les impôts. Les deux sont épouvantés par l’idée de réduire les dépenses sociales, principalement les retraites et les dépenses d’assurance-maladie, ce qui risque, forcément, de leur faire perdre l’élection. Mais la simple vérité est que, si des hausses d’impôt sont nécessaires pour rétablir les comptes, la richesse nationale ne peut pas être consacrée uniquement au bien-être des citoyens. Il faut dégager du capital pour les investissements productifs et créer des emplois. Des hausses massives d’impôt ne feront donc qu’augmenter le taux de chômage et diminuer les recettes sociales et fiscales. Guerre contre les riches, ou guerre à l’épargnant, la question ne se situe pas au niveau de la justice sociale, mais à celui de l’efficacité économique.
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