DE NOTRE CORRESPONDANT
RÉUNISSANT une centaine de médecins et disposant d’un important plateau technique axé sur les pathologies lourdes, la clinique n’en a pas moins choisi de rappeler que la chirurgie d’antan se pratiquait sans anesthésie, à la scie et au trépan. Cinq grandes vitrines, complétées par des images d’Épinal sur la santé et la médecine, évoquent à travers de nombreux instruments et objets cette vie médicale disparue. Forceps de sages-femmes, lancettes pour saignées, clystères, crachoirs pour phtisiques et redoutables pinces d’arracheurs de dents voisinent avec des trousses de chirurgien, des béquilles et des prothèses, et l’exposition s’achève avec les flacons et emballages des premiers médicaments chimiques apparus au début du siècle dernier. Tous les objets font l’objet de descriptifs et de commentaires spécialement rédigés par un médecin de la clinique, aujourd’hui à la retraite.
Ouverte en mars, l’exposition connaît déjà un réel succès, constate le Dr Philippe Tourrand, anesthésiste réanimateur et président de la clinique : « Les gens s’arrêtent, regardent, lisent les notices et se sentent d’autant plus concernés par le sujet qu’ils sont justement dans un établissement de soins », note-t-il. En moyenne, près de 100 000 personnes passent chaque année dans le couloir où se trouve l’exposition : la plupart d’entre eux ne vont jamais au musée, et encore moins pour voir des objets médicaux anciens, poursuit le Dr Tourrand. Cette exposition qui fait réfléchir sur le passé est donc aussi une initiation aux musées, et « parle » plus au public que les actions de mécénat plus traditionnelles, portant notamment sur l’aide à l’achat et la restauration de tableaux.
Restauration.
Les objets présentés proviennent des collections du magnifique musée Lorrain de Nancy, dépositaire de tout le patrimoine historique de la région, mais n’y ont jamais été exposés, faute de place. Un médecin de campagne vosgien, le Dr Xavier Martin, lui avait légué la plupart de ces pièces, après les avoir collectées tout au long de sa vie. C’est le musée qui s’est chargé de leur mise en place à la clinique, et qui veille aussi jalousement à leur protection pendant toute la durée de l’exposition. Le Dr Tourrand souhaiterait d’ailleurs pérenniser l’histoire de la médecine dans ses locaux : si la clinique, ouverte il y a 40 ans, est trop récente pour détenir des objets historiques, beaucoup de ses médecins ont peut-être chez eux des trésors anciens qui pourraient un jour y être exposés, et un appel leur a été lancé en ce sens.
En contrepartie des prêts du musée à la clinique, celle-ci participe au financement de la restauration de 800 pots à pharmacie des XVIIIe et XIXe siècles, un ensemble aussi impressionnant par son style que par le nombre de pièces qu’il réunit. Elle a versé pour cela 30 000 euros au musée, et prévoit déjà d’autres actions de coopération culturelle, notamment dans le cadre d’un grand programme sur la Renaissance qui impliquera tout Nancy en 2012 et 2013. D’ici là, la collection d’histoire de la médecine est visible à la clinique jusqu’à la fin de l’année, et mérite plus qu’amplement le détour.
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