Lactalis : 2 cas en Espagne et en Grèce, l'Europe concernée

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Publié le 15/01/2018
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Crédit photo : AFP

Dans un bilan publié sur son site, Santé publique France rappelle que c'est l'identification de 8 cas en 8 jours d'infections à Salmonella sérotype Agona qui a conduit le Centre national de référence (CNR) des Salmonella (Institut Pasteur, Paris) à déclencher l’alerte. Des investigations épidémiologiques ont été lancées dès le 1er décembre auprès des parents des bébés concernés.

Ces investigations ont permis d’identifier 37 nourrissons (16 garçons et 21 filles, médiane d’âge 4 mois) qui ont présenté une salmonellose entre mi-août et le 2 décembre 2017 ; 18 ont dû être hospitalisés. Les lieux de résidence des enfants touchés concernent 10 régions différentes (10 en Auvergne-Rhône-Alpes, 6 en Ile-de-France, 4 en Bourgogne-Franche-Comté, 3 en Pays de la Loire, 3 en Occitanie, 3 en PACA, 2 en Nouvelle-Aquitaine, 3 en Centre-Val-de-Loire, 2 en Hauts-de-France, 1 en Normandie). 

Les laits incriminés – consommés dans la plupart des cas dans les 3 jours précédant la date de début de leurs symptômes – ont été élaborés sur un même site de production en Mayenne : Pepti Junior de Picot (26 nourrissons), Milumel Bio 1 sans huile de palme (5 nourrissons), Picot Riz (2 nourrissons), Picot SL (1 nourrisson), et Picot anti-colique (1 nourrisson).

Alerte européenne

Dès le 6 décembre 2017, Santé publique France et le CNR ont alerté leurs homologues des agences et instituts nationaux de santé publique et les microbiologistes des laboratoires nationaux de référence de la communauté européenne. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a également transmis l’alerte via son réseau Infosan. « À ce jour, 2 cas d’infection à Salmonella agona chez des nourrissons ayant consommé du lait de la liste des produits incriminés ont été identifiés hors de France : un enfant en Espagne (infecté par une souche appartenant au clone épidémique) et un enfant en Grèce (confirmation d’appartenance de la souche au clone épidémique en cours) », précise Santé publique France. L’ECDC et l’Agence européenne de sécurité alimentaire (EFSA), conduisent actuellement une évaluation du risque qui devrait être connue le 17 janvier 2018.

Dimanche, le PDG de Lactalis est enfin sorti de son silence. Dans un entretien au « Journal du Dimanche », il a promis d'indemniser « toutes les familles qui ont subi un préjudice » en raison d'une contamination à la salmonelle de produits du géant français du lait. Après la rencontre vendredi à Bercy entre M. Besnier et le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, Lactalis avait ordonné la reprise de tous les lots de lait infantile produits dans son usine de Craon (Mayenne). Le patron du groupe a affirmé avoir lui-même proposé au gouvernement cette mesure qui s'étend à 83 pays.

Une centaine de plaintes

À propos des « centaines » de plaintes déposées par des parents de nourrissons dans toute la France, et de l'enquête préliminaire ouverte fin décembre par le pôle santé publique du parquet de Paris notamment pour « blessures involontaires » et « mise en danger de la vie d'autrui », M. Besnier a assuré qu'il ne cacherait rien. « Il y a des plaintes, il y aura une enquête, nous collaborerons avec la justice en donnant tous les éléments qu'on nous demandera. Nous n'avons jamais pensé agir autrement », a-t-il promis.

« L'indemnisation n'était pas la réponse que l'on attendait, on essaie d'acheter notre silence », a regretté le président de l'Association des familles victimes, Quentin Guillemain. « Nous attendions des excuses et nous n'en avons pas eu. Nous attendions des explications, nous n'en n'avons pas eu non plus », a-t-il réagi. 


Source : lequotidiendumedecin.fr