Selon une étude rendue publique mardi 18 février par l'ONG Générations Futures, il existe des traces de pesticides suspectés d'être des perturbateurs endocriniens ou des cancérigènes dans près de trois quarts des relevés de qualité de l'air effectués en 2017 dans six régions françaises.
L'association a travaillé à partir des données de la base constituée par le réseau Atmo (fédération des associations de surveillance de la qualité de l'air) et publiées en décembre. Cette base de données PhytAtmo, utilisée depuis 2015, est alimentée par les relevés réalisés depuis 2002 par les associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA). Elle compile les mesures de 321 substances actives détectées sur 176 sites.
L'ONG a recherché de façon systématique dans ces 6 837 prélèvements effectués, la présence de substances répertoriées cancérigènes, mutagènes ou reprotoxiques qui font l'objet d'un classement européen, et des perturbateurs endocriniens. Certaines substances ne figurant pas sur les listes européennes, et pour ces dernières, les auteurs se sont fiés au classement américain TEDX.
Les jeux de données étant disparates, Générations Futures a mené 2 études. La première est une analyse des données de 2017, les plus récentes à leur disposition mais qui ne portent pas sur 6 régions (Centre-Val de Loire, Corse, Grand Est, Hauts-de-France, Nouvelle Aquitaine et Occitanie).
La seconde est une analyse France « entière », c’est-à-dire une recherche des substances retrouvées dans l’air en prenant en compte les recherches les plus récentes dans chaque département.
Des populations rurales très exposées
Il ressort que plus du quart (27,55 %) des quantifications de pesticides dans l’air en 2017 était le fait de pesticides classés CMR 1A (effets avérés), 1B (effets présumés) ou 2 (effets suspectés). Plus de la moitié (56,33 %) des quantifications de pesticides dans l’air en 2017 était le fait de pesticides suspectés d'être des perturbateurs endocriniens selon la base américaine TEDX. Ces quantifications étaient présentes dans les trois quarts des relevés de la base pour l'année 2017.
Selon l'analyse « France entière », 29,94 % des quantifications de pesticides étaient le fait de pesticides classés CMR 1A, 1B ou 2. Plus de 68,86 % étaient le fait de pesticides suspectés d'être des perturbateurs endocriniens selon la base TEDX.
Pour François Veillerette, directeur de Générations Futures, « ces résultats témoignent du fait que l’air est une voie d’exposition réelle des populations à des pesticides perturbateurs endocriniens ou CMR. Ceci est particulièrement préoccupant pour les groupes vulnérables que sont les riverains des zones cultivées ».
L'ONG renouvelle sa revendication d'une réduction rapide de l’utilisation des pesticides en agriculture « dans une optique de sortie de l’utilisation des pesticides de synthèse ».
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation