LE QUOTIDIEN - Vous êtes monté sur le toit d’un camion et avez scandé des slogans au micro mercredi dernier, dans les rues de Paris. Est-ce la place des cliniques de soutenir ainsi les chirurgiens ?
LAMINE GHARBI - Bien sûr. C’est un combat qui me motive depuis le début. Notre stratégie de solidarité a été bâtie à CHAM* fin septembre, avec le Dr Philippe Cuq [Le BLOC] notamment. La FHP-MCO met à disposition des médecins ses moyens techniques (juristes, agence de communication). Elle relaie les communiqués des internes - mais ne les finance pas.
C’est la première fois qu’on vous a vu, avec Jean-Loup Durousset (président de la FHP), au coude-à-coude avec les médecins sur le bitume. Pourquoi ?
Trop, c’est trop. Les hôpitaux dissuadent les internes de venir chez nous. Le gouvernement ne parle que de l’hôpital public. À Paray-le-Monial, une décision de l’ARS conduit à la fermeture d’une clinique. Non seulement la convergence tarifaire public/privé est stoppée, mais un amendement gouvernemental introduit deux niveaux d’évolution tarifaire qui avantage de nouveau le secteur public. Et pour couronner le tout, il y a cet avenant n°8...
La FHP a pourtant cherché pendant des années un accord avec les syndicats médicaux pour limiter les dépassements dans les cliniques. Défiler aux côtés des médecins qui défendent leur liberté tarifaire, n’est-ce pas paradoxal ?
Nous ne faisons pas le grand écart. Les intérêts vitaux de notre secteur sont menacés, et le conflit dépasse largement la problématique des dépassements d’honoraires, que nous ne nions pas. C’est carrément le socle de l’indépendance de la médecine libérale qui est menacé, avec cette possibilité de déconventionnement par les caisses. S’il n’y a plus de médecins libéraux demain, il n’y aura plus de cliniques privées.
* Un événement organisé à Chamonix, réunissant de nombreux représentants du monde de la santé
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