ARV en prévention

L’ANRS et AIDES vont lancer l’essai Ipergay

Publié le 28/11/2011
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L’AGENCE nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS) va lancer au début de 2012 l’essai Ipergay, pour évaluer une stratégie de prévention comprenant un traitement antirétroviral pré-exposition « à la demande » chez des hommes séronégatifs ayant des rapports homosexuels fréquents sans préservatif avec des partenaires occasionnels. L’essai a la particularité d’être mené avec les personnes concernées, l’association AIDES intervenant en tant qu’opérateur et co-chercheur à toutes les étapes du protocole de recherche. Un comité associatif veillera aux côtés du comité scientifique au bon déroulement de l’essai.

L’offre de prévention combinée proposée par Ipergay répond à un vrai besoin, selon l’association, qui affirme que de nouvelles approches sont nécessaires : « Les militants d’AIDES constatent que de nombreux gays ont des difficultés avec l’offre de prévention actuelle. »

La preuve de l’intérêt du concept de PPrE (prophylaxie préexposition) comme outil additionnel de prévention a été établie par différentes études, en particulier l’étude iPrEx, réalisée auprès de 2 499 séronégatifs, homosexuels ou transgenres. Les résultats publiés dans le « New England Journal of Medicine » en novembre 2010 avaient montré qu’une dose quotidienne de Truvada réduisait de 44 % le risque de transmission du VIH.

L’essai ANRS/AIDES propose une prophylaxie cette fois non quotidienne mais « intermittente » et « à la demande », avec une prise d’ARV en prévention pendant et/ou après un rapport sexuel à risques (2 comprimés de Truvada avant le premier rapport sexuel puis 1 comprimé toutes les 24 heures pendant la période d’activité sexuelle y compris après le dernier rapport avec une dernière prise 24h après). Les participants recevront, soit un placébo, soit une prophylaxie, et se verront proposer un accompagnement individuel, avec notamment une offre de dépistage (VIH et IST), l’accès gratuit aux autres outils de prévention (gels et préservatifs), des entretiens de prévention avec les médecins et avec des militants associatifs (counselling).

Selon une enquête d’acceptabilité, réalisée en 2009 par AIDES et l’INSERM Marseille, 40 % des gays interrogés comprenaient l’intérêt de l’essai et se déclaraient prêts à y participer, en particulier ceux qui avaient déclaré des comportements à risques (multipartenariat et utilisation irrégulière du préservatif).

Une première phase pilote d’un an vise un premier objectif de 300 participants, répartis entre Paris, Lyon et Montréal. Les personnes concernées sont invitées à faire part de leur intérêt, de leurs craintes ou de leurs interrogations en contactant l’ANRS sur www.ipergay.fr, Sida Info Service (0800.840.800) ou AIDES (0.805. 160.011).

 Dr L. A.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9049