LE FAIBLE NIVEAU d’éducation ainsi que la dépendance économique aux hommes sont souvent considérés comme des facteurs importants de risque de transmission du VIH chez les femmes. Les auteurs de l’étude publiée dans le Lancet ont voulu vérifier si l’octroi d’une somme d’argent régulière permettait de réduire ce risque.
L’étude a été menée chez des jeunes filles célibataires âgées de 13 à 22 ans dans 176 zones de recrutement du district de Zomba (Malawi), une région où le taux d’abandon scolaire est important et où la prévalence au VIH est élevée. Sur l’ensemble de l’échantillon (3 796 personnes), 1 225 jeunes femmes ont été sélectionnées, de manière aléatoire, pour bénéficier d’une allocation mensuelle, allant de 1 à 5 dollars (les unes à la condition d’aller à l’école à 80 % du temps, les autres sans condition). Une somme, entre 4 et 10 dollars, était également attribuée à leurs parents. Le groupe témoin de l’étude ne bénéficiait d’aucune incitation financière.
Besoin d’aide.
Dix-huit mois après le lancement du programme en janvier 2008 (financé notamment par la Banque mondiale), les marqueurs biologiques ont montré que le taux d’infection au VIH parmi les filles ayant bénéficié des versements d’argent s’élevait à 1,2 % contre 3 % au sein du groupe témoin, soit une différence du taux de prévalence de 60 %. Les chercheurs ont obtenu des résultats équivalents sur le taux d’infection au virus de l’herpès génital à HSV-2 (0,7 % contre 3 % dans le groupe témoin). Les mêmes conclusions ont été obtenues auprès du groupe de jeunes filles ayant reçu de l’argent sans obligation scolaire. L’apport financier a entraîné une baisse de l’activité sexuelle motivée par un gain matériel ou financier. Au début de l’étude, un quart des participantes sexuellement actives déclaraient se lancer dans une relation avec un homme parce qu’elles « avaient besoin de son aide ». Au bout d’un an, celles qui ont bénéficié du programme de versement semblent avoir évité les hommes plus âgées qu’elles, plus riches mais présentant un risque plus élevé d’infection au VIH que les garçons en âge d’aller à l’école.
Cette expérience a permis « une augmentation immédiate du revenu de ces jeunes filles pauvres et de leurs familles avec un investissement à la fois en matière d’éducation et de santé », estime Berk Ösler, l’un des auteurs de l’étude et économiste à la Banque mondiale. Il souligne également que ni la condition relative au temps de fréquentation de l’école (80 %), ni l’augmentation des versements en espèces au-dessus du minimum de 5 dollars mensuels n’ont semblé avoir d’effets sur la scolarisation au Malawi.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation