NOTRE MODÈLE ALIMENTAIRE avec ses 3 repas par jour, sa sophistication, son savoir-faire, sa convivialité et sa diversité n’est pas la panacée. D’après une analyse comparée de l’enquête alimentaire du National Institutes of Health et d’une étude du CREDOC de 2007, les Américains n’ont rien à nous envier. Certes, les Français ont une culture dite « souveraine » organisée autour de règles qui semblent favoriser l’équilibre, alors qu’aux États-Unis, une logique individuelle prédomine où chaque personne est responsable de son état physique. Les comportements y sont extrêmes : certains Américains ont une alimentation proche du régime crétois, tandis que d’autres se nourrissent essentiellement de pizzas, quiches et sodas.
En France, les habitudes sont communes. Les trois repas représentent encore une règle d’or : le nombre de prise alimentaire y est de 3,9 par jour contre 5,5 outre Atlantique. On mange davantage à la maison qu’à l’extérieur. Enfin la diversité est plus grande notamment grâce au petit-déjeuner, un repas en soi, et à la succession entrée, plat, dessert, avec des produits bruts plutôt que composés, appréciés des Américains.
Pourtant, le CREDOC ne constate pas de différence significative entre les qualités nutritionnelles des 2 régimes. L’apport énergétique total est de 2 095 kcal par jour en France, contre 2 073 kcal par jour aux États-Unis. Surtout, la consommation de lipides est quantitativement identique, même si elle ne présente pas sous la même forme. Les Américains ingurgitent plus d’acides gras polyinsaturés, notamment à travers les noix et les huiles de colza et de lin. Les Français, eux, se rabattent sur les acides gras saturés contenus dans les viandes et la charcuterie, le beurre et les viennoiseries, et les fromages. Nous consommons en revanche plus de fibres, grâce aux fruits et légumes, tandis que les Américains ont un apport en glucides simples beaucoup plus élevé. La principale raison : ils boivent 4,5 fois plus de sodas et 3 fois plus de jus de fruit que nous.
Alerte sur les jeunes.
L’alimentation des Français de 25 à 34 ans, en concentrant tous les travers diététiques, est de moins bonne qualité que celle des Américains, affirme le CREDOC qui se fonde sur un indicateur synthétique, le PANDIet*. Adeptes, ou contraints aux sandwiches, mangeant peu de fruits et légumes, se libérant des règles traditionnelles, les jeunes Français ont un moins bon équilibre que leurs pairs Américains. « Si cela devenait un phénomène générationnel, il y aurait un risque d’affaiblissement du modèle alimentaire français », commente l’étude. La diversité dans l’assiette des 3 à 14 ans est aussi menacée : le nombre de produits consommés sur 3 jours est passé de 11 à 9 entre 2007 et 2010.
*L’indicateur PANDiet note sur 100 négativement les compositions excessives en sodium, cholestérol, acides gras saturés, et positivement les vitamines et minéraux, fibres et acides gras polyinsaturés.
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