LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE n’est peut-être pas hostile, au fond de lui-même, à certaines exigences de l’opposition. Peut-être sait-il, par exemple pour la réforme des retraites, qu’une prolongation des carrières représente un instrument plus efficace que la durée des cotisations. On lui reproche constamment ses zigzags et louvoiements entre mesures fortes relatives à l’évolution de la société et dispositions beaucoup plus timides au sujet des déficits et du chômage, qui sont pourtant au cœur de la crise. François Hollande, comme ses prédécesseurs, est guidé par des préoccupations politiques qui le contraignent soit à rassurer les éléments les plus excités de sa majorité sur les questions sociétales, soit à réformer en douceur pour que les mêmes éléments ne sonnent pas le tocsin de la dissidence.
Les plus étranges comportements du président, comme la certitude affichée que la reprise est là, sans qu’aucun expert sérieux le confirme, ne viennent pas d’autre chose que de son souci de maintenir la cohésion de la majorité, quitte à ne pas réformer en profondeur. Le chef de l’État n’ignore pas non plus que la plus dure des réformes ne donne des résultats qu’à long terme, alors qu’elle fait des dégâts politiques à court terme. En d’autres termes, il n’a pas l’intention de sacrifier son sort personnel à un redressement de la France qui serait exécuté dans la douleur, alors même que les Français, ces terribles « pessimistes », ahannent sous le fardeau fiscal. Dans ces conditions, pouvons-nous espérer que le quinquennat servira un dessein garantissant le retour aux grands équilibres, ou devons-nous attendre des scrutins à venir de nouveaux choix économiques et sociaux ? Le tableau est moins noir que ce que l’on dit. Les Français s’impatientent parce qu’ils voient grimper la courbe du chômage et un pouvoir d’achat en berne. Mais disons que, pour l’essentiel, M. Hollande tente tout de même de mettre la France sur les rails.
Une vraie réduction de la dépense.
Exemple : le gouvernement a pris très au sérieux la nécessité vitale de réduire le déficit budgétaire. Il a obtenu de Bruxelles un délai de deux ans supplémentaire pour ramener le déficit à 3 % du PIB (produit intérieur brut). Il s’est mis au travail : pour la première fois, il diminue, le budget d’un milliard et demi d’euros et, si la baisse de l’activité creuse le trou de nouveau, il ponctionnera les ménages. Tollé général : les Français ne veulent pas payer plus d’impôts. Mais ils ne serait pas moins frappés par une diminution de leurs retraites ou des prestations sociales en tout genre dont ils bénéficient. Nous pensons que la hausse de la pression fiscale a des effets bien plus négatifs que les coupes dans la dépense publique. Il n’empêche qu’on s’achemine vers un rééquilibrage du budget. Peu importe que l’opposition crie au matraquage fiscal, que les éditorialistes dénoncent la méthode, elle produira ses effets.
LES CONSIDERATIONS POLITIQUES OBLIGENT HOLLANDE A ATTENUER SES REFORMES
De la même manière, le gouvernement est décidé à mettre en œuvre une réforme « durable » des régimes de retraites. Il est scandaleux qu’il refuse de s’attaquer aux régimes spéciaux, mais Nicolas Sarkozy ne l’a pas fait non plus. En réalité, personne ne veut d’une rentrée sociale perturbée par des grèves longues. Il est sûrement inadmissible que des retraités de la SNCF bénéficient d’un privilège féodal, que leurs concitoyens doivent payer chaque année plus de trois milliards pour qu’ils vivent mieux qu’eux, que le principe de « l’avantage acquis » soit plus fort qu’une crise économique et sociale qui demande des efforts à tous y compris aux retraités de la SNCF. Cependant, par la désindexation des retraites et par la durée des cotisations, nous parviendrons à des résultats tangibles et il n’est nullement impossible que disparaisse le fameux « trou » de vingt milliards attendu en 2020 pour les régimes de retraites. Il en va de même pour le crédit d’impôt accordé aux entreprises (CICE) : c’est une usine à gaz, peu utilisée par les entreprises et une baisse des charges eût été plus efficace. Voyons ce que le CICE donnera à moyen terme.
Si la Cour des comptes, présidée par le socialiste Didier Migaud, réclame des mesures qui, par ailleurs, sont préconisées à droite, elle ne nie pas les efforts du gouvernement. Ce que nous n’obtenons pas en matière de dette et de chômage (les contrats aidés ne donneront qu’une apparence de répit), nous le retrouverons peut-être dans la résistance têtue de l’Élysée aux mesures dangereuses que préconise la gauche de la gauche et que seul M. Hollande aujourd’hui est capable d’endiguer.
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