Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) basé à Lyon, vient de classer cinq pesticides dont le fameux Roundup via son principe actif le glyphosate, comme cancérogènes « probables » ou « possibles ». Les quatre autres sont le malathion, le diazinon, le tetrachlorvinphos et le parathion. L’étude de cancérogénicité a fait l’objet d’une publication en ligne dans la revue « The Lancet ».
Le glyphosate, présent notamment dans le Roundup classé cancérogène « probable chez l’homme » (groupe 2A), même si les « preuves sont limitées » en ce qui concerne la survenue d’un lymphome non Hodgkinien ou d’un cancer de la prostate, souligne le CIRC. Toutefois, les experts ont considéré que les données des études d’exposition des agriculteurs menées aux États-Unis, au Canada ou en Suède publiées depuis 2001 sont suffisantes pour modifier la classification établie en 1991 où le Roundup a été sorti de la catégorie des cancérogènes pour l’homme (en 1985, une première évaluation l’avait placé dans les « cancérogènes possibles »). La production et la vente de Roundup ont explosé depuis l’introduction de cultures génétiquement modifiées.
Outre l’agriculture, où son usage a fortement augmenté, il est également utilisé dans les forêts et par les particuliers dans leurs jardins. Du glyphosate a été retrouvé dans l’air, dans l’eau et dans la nourriture, selon le CIRC qui précise que la population générale est notamment exposée lorsqu’elle habite à côté de zones traitées même si les niveaux d’exposition observés sont « généralement bas ». Cette nouvelle classification prend aussi en compte des études expérimentales chez l’animal. Le Roundup est le « désherbant le plus utilisé au monde », souligne l’association Générations futures qui se félicite de cette évaluation « qui reconnaît la dangerosité avérée du glysophate ».
La décision finale reste aux gouvernements
Autre son de cloche du côté de Mosanto, l’entreprise fabricant le Roundup qui souligne que le classement du CIRC n’a pas établi de lien entre le glyphosate et un risque accru de cancer et rappelle que, dans le passé, le CITC avait classé dans les « cancérogènes probables » des produits comme le café ou les téléphones portables.
La classification du CIRC n’a aucun caractère contraignant pour les États. « Il revient aux gouvernements et aux autres organisations internationales de recommander des réglementations, des législations ou des interventions de santé publiques », précise le CIRC.
Concernant les autres évaluations publiées par le CIRC, on notera que les insecticides malathion et diazinon ont également été classés dans le groupe 2A des cancérogènes probables avec comme pour le glysophate des « preuves limités » dans la survenue des lymphomes non hodgkiniens et des cancers de la prostate pour le premier, du poumon pour le second.
Les insecticides tetrachlorvinphos et parathion, qui font déjà l’objet d’interdictions ou de restrictions dans de nombreux pays, ont pour leur part été classés dans le goupe 2B des cancérogènes « possibles » au vu des données chez l’animal.
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