Le HCSP souffle ses 10 bougies et prépare son 3e mandat

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Publié le 16/12/2016

En avril 2017 s'ouvrira le troisième mandat du Haut conseil de santé publique (HCSP), 2017-2021. Créée par la loi du 9 août 2004, et mise en place en 2007, l'instance d'expertise pluridisciplinaire, qui compte 105 experts bénévoles sur tout le territoire, choisis par leurs pairs, souffle ses 10 bougies.

Appel à candidature pour de nouveaux membres

Quelques changements sont attendus pour les années à venir, le principal étant le transfert à la haute autorité de santé (HAS) du comité technique des vaccinations (CTV). Le nombre de commissions spécialisées, de 6 aujourd'hui, passera à 4 (maladies infectieuses et émergentes, maladies chroniques, risques liés à l'environnement, système de santé et sécurité des patients). Les sujets relatifs à la prévention, éducation et promotion de la santé, et à l'évaluation devraient être confiés au Collège.

En outre, le HCSP lance un appel à candidature, d'ici le 15 janvier 2017, pour recruter des chercheurs, universitaires et professionnels, ayant une expertise en santé publique, y compris en sciences humaines et sociales.

Maladies émergentes, évaluation des politiques publiques…

« Nous avons eu beaucoup de saisines sur les maladies infectieuses », a constaté le président du HSCP, le Pr Roger Salamon, à l'occasion du bilan du 2e mandat. Sur 44 saisines, 22 ont concerné la maladie à virus Ebola, a précisé le président de la commission Maladies transmissibles, le Pr Christian Chidiac ; les autres concernaient l'infection à Zikavirus (446 cas confirmés recensés en métropole de mai à novembre 2016), ou le MERS-CoV. « Nos travaux ont été pris en compte, notamment pour la mise en place de messages d'alerte transmis aux établissements de santé ou aux agences régionales de santé. Toutes les recommandations ont été suivies », observe le Pr Chidiac.

Autre exemple de ses travaux, le HCSP s'est autosaisi de la question du diagnostic précoce dans les maladies chroniques. Si la polyarthrite rhumatoïde exige une prise en charge précoce, car tout retard est préjudiciable, que faire pour la maladie d'Alzheimer, pour laquelle n'existe pas de traitement curatif ? s'est interrogée la commission présidée par la Pr Liana Euller-Ziegler. Une des réponses a consisté à mettre en lumière le moment crucial qu'est l'entrée en maladie et l'annonce du diagnostic, après le temps de la prévention, et avant celui des traitements.

Environnement

Le HCSP a pris en charge 42 saisines ou auto-saisines relatives aux risques liés à l'environnement, plus que jamais d'actualité. Le Haut conseil a notamment remis un avis dès 2013 sur les messages sanitaires à diffuser en cas de pics de pollution à l'air extérieur. « Il faut toujours associer à un épisode de crise un rappel sur le fond du problème, qui est la pollution chronique, au jour le jour, et qui nécessite une réduction des émissions ! », rappelle le Pr Denis Zmirou-Navier, qui regrette que sur ce sujet, « nos messages ont du mal à passer ».

Enfin, parmi les autres avis du HCSP, on peut noter celui sur la santé sexuelle, qui préconise notamment la transformation des centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) en centres de santé, et ceux sur le plan santé mentale 2011-2015 et le plan suicide.


Source : lequotidiendumedecin.fr