La fédération régionale de santé mentale du Nord - Pas-de-Calais publie la première étude sur les conduites suicidaires et ouvre des pistes pour une meilleure prise en charge.
Avec 800 décès par an, le Nord - Pas-de-Calais connaît une surmortalité suicidaire de 38 % par rapport au reste de la France. Il occupe le troisième rang français pour les hommes et le quatrième pour les femmes.
Concernant les tentatives de suicide, la région occupe le premier rang pour les hommes et le deuxième pour les femmes.
Des disparités hommes-femmes
En 2011, les tentatives de suicide ont donné lieu à 15 000 appels au SAMU (soit 40 par jour environ) et à 11 000 hospitalisations (soit une trentaine par jour). Ces chiffres recouvrent des situations différentes selon le sexe et l’âge.
Chez les femmes, les tentatives de suicide sont plutôt le fait des adolescentes et des quadragénaires alors que chez les hommes, la tranche des 30-40 ans est la plus touchée. « Un âge où il faut concilier statut professionnel, usure du couple et difficultés avec les enfants devenus adolescents. Cette superposition de phénomènes commence à être dur à vivre pour certains », explique Laurent Plancke, auteur de l’étude.
Un appel au secours
L’emploi reste protecteur face au suicide mais les nouvelles méthodes de management plus agressives commencent à induire des suicides. Chez les jeunes, les tentatives sont plus souvent des appels au secours, comme l’explique le Dr Martine Lefebvre, présidente de la Fédération régionale de santé mentale du Nord-Pas-de-Calais. « Le désir de mort est minoritaire. Il concerne moins d’un cas sur quatre. Les jeunes ne veulent pas mourir, ils veulent une vie autre. Chez eux, la tentative de suicide est l’expression d’une volonté de ne plus souffrir. »
Six centres de crise
Région pilote, le Nord - Pas-de-Calais a déployé en 2010 six centres de crise à Lille, Roubaix, Tourcoing, Valenciennes, Arras et Douai. « Aujourd’hui, nous sommes la seule région à disposer d’un tel maillage, constate le Pr Guillaume Vaiva, responsable du service de psychiatrie du CHRU de Lille. Jusqu’ici, les personnes ayant fait une tentative de suicide étaient reçues dans les services d’urgence et sortaient aussitôt après. Grâce aux centres de crise, ils restent en observation durant plusieurs jours. Les professionnels peuvent mettre à profit cette période pour essayer de changer le contexte de vie de la personne. »
Une meilleure prise en charge qui explique sans doute la baisse significative enregistrée en 2011 par rapport à l’année précédente.
Dans la cholécystite, la chirurgie reste préférable chez les sujets âgés
Escmid 2025: de nouvelles options dans l’arsenal contre la gonorrhée et le Staphylococcus aureus
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité