LE PLOMB est un neurotoxique. À des degrés divers, il est présent un peu partout dans l’environnement : sol, air, poussière et eau. L’élimination des carburants automobiles a conduit à permis une réduction importante des taux sanguins trouvés dans les populations. Mais des sources résiduelles demeurent dans la peinture, les traitements industriels, la poterie et l’absorption d’eau contaminée.
La plupart des études sur les effets du plomb ont été réalisées dans le contexte des expositions professionnelles importantes. À l’inverse, Maryse Bouchard et coll. de l’Université de Montréal et de Harvard ont travaillé dans le cadre d’une épidémiologique transversale dans la population générale. Ils ont analysé 1987 adultes jeunes, de 20 à 39 ans, des participants de la National Health and Nutrition Examination Survey (1999-2004). Les participants ont rempli un questionnaire axé sur la recherche des troubles dépressifs, les troubles paniques et l’anxiété généralisée. Des prises de sang ont été réalisées.
Un total de 134 personnes (6,7 %) a rempli les critères d’un diagnostic de trouble dépressif. En supplément, 44 (2,2 %) présentaient un trouble panique et 47 (2,4 %) une anxiété généralisée. La plombémie moyenne est de 1,61 µg/dl. Le quintile des participants ayant les taux les plus élevés (2,11 µg/dl ou plus) a un risque de syndrome dépressif majeur multiplié par 2,3 et un risque d’attaque de panique multiplié par 5, par rapport au personnes dans le quintile des plombémies les plus basses (0,7 µg/dl). Comme le tabagisme est associé à la présence de plomb dans le sang, les chercheurs ont fait un calcul en excluant 628 fumeurs. Parmi les non fumeurs, l’augmentation du risque entre les taux les plus hauts et les plus bas correspond à une multiplication par 2,5 du risque de dépression majeure et par 8,2 d’attaque de panique.
Métabolisme de la sérotonine et des catécholamines.
Une exposition au plomb même à un niveau bas est en mesure d’altérer les métabolismes de la sérotonine et les catécholamines au niveau cérébral. Et on sait que ces neurotransmetteurs sont associés à la dépression et aux troubles paniques, expliquent les auteurs. Les pathologies se déclarent alors chez les individus prédisposés.
« Ces résultats, combinés à des études récentes d’évolutions défavorables chez des enfants in utero ou pendant la petite enfance pour des taux similaires de plombémie, devraient inciter à étudier et réduire les expositions environnementales. » Ces résultats sont par ailleurs concordants avec les troubles psychiques trouvés en association avec les expositions professionnelles à des taux élevés de plomb.
Arch Gen Psychiatry, vol. 66, n° 12, décembre 2009, p. 1313-1319.
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