DANS SON PARCOURS compliqué, le PS alterne les succès et les échecs. La consultation des militants ne résout peut-être pas les difficultés auxquelles se heurte Martine Aubry, mais on ne saurait la mettre à son passif. C’est un succès, d’abord par la participation (qui, néanmoins, aurait pu être plus élevée, car le vote « historique » aurait dû mobiliser davantage de militants) et par l’approbation sans réserves accordée par les votants aux deux grandes réformes proposées : des élections internes qui désigneront le candidat à la présidentielle, ce qui règlera le problème posé par la pléthore de candidats ; et la règle du non cumul des mandats, acte salutaire mais qui ne peut entrer en vigueur que si la même règle est adoptée par tous les partis.
Un excellent test démocratique.
Nous avons toujours été favorables aux élections primaires qui, peu à peu, se généralisent dans beaucoup de pays et qui, d’origine américaine, ont montré leur efficacité. Elles constituent le premier test démocratique que tout candidat doit passer : il ne suffit plus, en effet, qu’il dispose de réseaux, d’argent ou de moyens d’influence, il faut qu’il entraîne avec lui un partie non négligeable de l’électorat qui consacre sa popularité. Souvenez-vous de la bataille qui, en 2008, a opposé Barack Obama à Hillary Clinton. Les deux candidats étaient très populaires et M. Obama n’a obtenu in fine qu’une petite majorité relative contre sa rivale. Mais c’est l’électorat qui a décidé du résultat, et non les caciques du parti démocrate. Que la Constitution n’ait jamais prévu cette consultation n’en pas moins fait d’elle l’axe majeur de la démocratie américaine. On peut toujours dire que l’argent, Internet ou la démagogie avantagent un candidat. L’essentiel est qu’il obtienne une majorité de voix populaires. C’est un progrès démocratique auquel la droite devrait se rallier dans le cas où il y a plusieurs candidats (ce qui est bien improbable en France, 2012).
Le non cumul des mandats est une tout autre affaire. Dans un louable souci éthique, les socialistes prennent le risque d’adopter une règle du jeu salubre, mais qui leur serait réservée. Tous les socialistes ne sont pas enthousiasmés par le non cumul et il est probable que nombre d’entre eux feront de la résistance. Faudra-t-il les menacer de sanctions ? En outre, les partis de droite et du centre, pour le moment, ne se sentent nullement engagés par l’exemple socialiste. On peut donc aboutir à une situation où les socialistes seraient les seuls à ne pas cumuler des mandats, pendant qu’à l’UMP ou ailleurs, hommes et femmes politiques disposeraient de deux mandats ou même plus. Mais enfin il n’est pas interdit de montrer la voie à suivre et l’UMP devra bien dire la leçon qu’elle tire de ce progrès socialiste.
Après cette consultation, le PS est-il tiré d’affaire ? Rassemble-t-il tous les militants ? Redevient-il un parti de pouvoir ? Évitera-t-il désormais les crises causées par l’individualisme de nombre de ses membres ? Adoptera-t-il la discipline indispensable à son retour aux affaires ? La réponse est incertaine à toutes ces questions.
Le PS talonné par Europe-Écologie.
Il nous semble qu’il ne faut nullement sous-estimer la capacité de Martine Aubry à refaire, lentement mais sûrement, l’unité du parti, à dégager la voie qu’il doit suivre et à le doter enfin d’un programme crédible de gouvernement. Quant au principe des primaires, il pourrait bien servir la candidature de Ségolène Royal qui sait s’adresser aux militants par dessus de la tête des apparatchiks, même si sa crédibilité et surtout sa popularité ont sensiblement diminué. Martine Aubry, de son côté, sera conduite, si elle parvient à reconstruire le parti, à proposer sa candidature à la présidentielle. Dominique Strauss-Kahn, dont les réseaux français restent plus actifs qu’on ne le dit, n’a aucune envie de participer à des primaires, mais il peut changer d’avis. Laurent Fabius, le moins populaire des quatre, devra bien réfléchir avant de présenter sa candidature.
Un sondage publié vendredi dernier par « le Parisien » donne dix points d’avance à une liste UMP- Nouveau Centre-MPF sur une liste PS : 31 % contre 21 %, aux élections régionales de mars 2010. Plus grave, une liste Europe-Écologie talonnerait le PS avec 17 % des voix ; le MoDem obtiendrait 8 %, le NPA (Besancenot) 6 et le FN 6. Cela semble confirmer que les Verts piochent largement dans l’électorat socialiste. Cela montre aussi que, s’ils sont associés, socialistes et Verts peuvent battre la droite qui ne pourra se maintenir, dans certaines régions que si elle s’allie au MoDem (improbable) ou au FN (peu crédible). En tout cas, le sondage ne montre qu’un léger redressement du PS par rapport aux élections européennes (et dans la mesure où l’on peut comparer les deux scrutins). Pour les socialistes, la marche vers la victoire risque d’être longue.
LE PS VA MIEUX MAIS N’EST PAS TIRÉ D’AFFAIRE
Le vote des militants
Santé mentale des jeunes : du mieux pour le repérage mais de nouveaux facteurs de risque
Autisme : la musique serait neuroprotectrice chez les prématurés
Apnée du sommeil de l’enfant : faut-il réélargir les indications de l’adénotonsillectomie ?
Endométriose : le ministère de la Santé annonce une extension de l’Endotest et un projet pilote pour la prévention