Mépris des médecins, décision sur ordre ? Dès le lendemain de la manifestation des médecins libéraux contre son projet de loi sur la Santé, Marisol Touraine ajoute délibérément une nouvelle provocation envers eux en indiquant que son projet sera examiné en processus accéléré (une seule lecture par chambre) ? S’agit-il de naïveté, d’inconscience lorsqu’elle se dit sidérée que les professionnels de santé aient osé « l’insulter » par les slogans et les banderoles lors cette manifestation, alors qu’elle affiche ostensiblement son dédain envers eux depuis des mois, ou s’agit-il d’un calcul politique pour discréditer les médecins ?
Qui est insulté lorsqu’on annonce qu’en automne ou en 2016, une fois la loi de santé imposée, le gouvernement daignera, peut-être, condescendre à organiser une « grande conférence de la Santé » avec les représentants des syndicats médicaux (soumis ?) ayant comme objectif l’organisation de la future santé en France.
Nos gouvernants sont-ils si imbus d’eux-mêmes, et sous la dépendance de Bruxelles, qu’ils considèrent justifié d’élaborer une loi sur la santé puis de l’imposer sans consulter le corps médical ?
Abus royal...
Le gouvernement a réussi à mobiliser contre ce projet de loi les médecins libéraux, les urgentistes, les internes, les dentistes, les infirmières libérales..., mais aussi la Fédération de l’Hospitalisation Privée, certaines mutuelles comme l’Association Diversité et Proximité Mutualiste et même le MEDEF. Mais en fin de compte notre gouvernement décide d’agir selon son « bon plaisir » protégé par sa garde personnelle (les députés). Se rapprocherait-on de « l’abus royal » ou de la dictature !
Pour légitimer cet abus, le gouvernement utilise l’artifice du « tiers payant généralisé », sans avoir évalué ni le coût de son installation et ni celui de sa maintenance ; certain qu’une majorité de Français serait favorable au « tiers payant généralisé », devant l’explosion du seuil de pauvreté, la perte du pouvoir d’achat, et que cet acquiescement lui permettrait de légitimer cette loi dans son ensemble. Mais cette duperie est-elle légitime puisqu’il s’agit de faire supposer au Français que « demain on rase gratis » afin de cacher l’essentiel :
- imposer grâce à la loi et aux amendements l’étatisation de la médecine libérale. Les médecins libéraux se trouveront dans l’obligation pour survivre d’accepter ou de demander eux-mêmes leur étatisation,
- privatiser la Sécurité sociale (souhait de certaines mutuelles) pour renflouer les caisses de l’État,
- faire disparaître le secret médical en faveur de lobbyings (mutuelles, assurances).
Le gouvernement a-t-il élaboré cette loi avec ou sans Bruxelles et ses lobbies ? Car ceux-ci ont déjà obligé l’État à réduire son budget de la santé (une réduction de 10 milliards d’euros est prévue) et d’appliquer leurs directives ?
En fait, le gouvernement, vaincu sans combat par la finance et le lobbying, devrait avouer qu’il leur est soumis et qu’il obéit à leurs directives ? Et la majorité des médias, bien qu’ayant parfaitement conscience de ce fait, cautionne cette politique, puisque pour eux faire apparaître une autre stratégie est systématiquement exclu.
Les professionnels de santé seront-ils assez entendus et soutenus et les députés assez clairvoyants pour sauvegarder notre système de santé, où suffira-t-il que quelques articles de la loi (prévus offensants pour être récusés par le corps médical) soient supprimés (soupape de sûreté pour circonvenir les syndicats) pour que l’installation d’une médecine administrative et comptable soit effective ?
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