En vingt ans, le nombre d’articles consacrés au sida dans les journaux des pays occidentaux a diminué de 70 %. Des chercheurs britanniques, allemands et français* l’ont mesuré : de 1,5 article en moyenne dans chaque numéro des principaux organes de presse au début des années 1990, on est passé à 0,5 depuis 2008. Et la baisse a été particulièrement sensible en France et aux États-Unis.
Le sujet de la recherche, qui a conduit à regarder, à ce jour, 69 millions d’articles publiés dans 410 000 journaux, est en fait le développement durable et les résultats sont la matière d’un nouveau site lancé aujourd’hui : trendsinsustainability.com.
Est-il utile de préciser que le thème a eu un succès grandissant ces vingt dernières années ? Mais les pluies acides et le trou de la couche d’ozone font aujourd’hui moins recette alors que le changement climatique fait noircir de plus en plus d’encre, pour culminer à deux articles par journal. Et avec le sommet de Cancun, qui se tient jusqu’au 10 décembre, il est encore promis aux gros titres, même s’il ne s’agit, une nouvelle fois, que de parler d’échec.
Les préoccupations climatiques ont ainsi modifié l’agenda du développement durable, sans doute aux dépens de l’intérêt pour les problèmes liés au paludisme et au sida, ou même à la corruption, aux droits de l’homme ou à la pauvreté, tous sujets qui, depuis 2006, retiennent moins l’attention médiatique. Le terrorisme et la récession, ajoute le Dr Tobias Hahn (Euromed Management School, Marseille) ont aussi, ces dix dernières années, détourné l’attention du public du sida. Mais enrayer une épidémie, n’est-ce pas aussi contribuer à sauver la planète ?
* Université de Leeds, Queen’s University à Belfast, Institute for futures Studies and Technology Assessment à Berlin et Euromed Management School à Marseille.
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