« La fin du sida, c’est enfin possible » mais « les politiques veulent-ils vraiment en finir » avec cette maladie ? interroge Jean-Luc Romero en conclusion des 17e États généraux des élus locaux contre le sida, organisés lundi au Sénat. À l’instar de la XIXe conférence internationale à New York en juillet dernier, François Hollande a tenu à être présent lors de ce rendez-vous en adressant un message vidéo aux élus mobilisés contre le sida. « Oui, la France veut la fin du sida et elle s’en donnera tous les moyens », a assuré le chef de l’État, rappelant que chaque année 6 000 contaminations surviennent en France. Pour Jean-Luc Romero, ces deux sorties médiatiques du président de la République montrent que « le politique est de retour » sur le dossier du sida. « On a eu en France un président très engagé avec Jacques Chirac. On désespérait depuis son départ de l’Élysée car il n’y avait plus de parole politique forte » sur ce sujet, souligne le président d’Élus locaux contre le sida. « Le sida se soigne aussi par la politique et l’on est aujourd’hui content d’avoir des signes clairs », poursuit Jean-Luc Romero qui évoque notamment l’engagement de François Hollande sur la taxe sur les transactions financières dont une partie du produit reviendrait à la lutte contre le sida.
Du côté de l’association AIDES, son président affirme : « On nous a volé la taxe sur les transactions financières, qui devait à l’origine nourrir l’aide au développement, la solidarité et la Santé. On nous taxait d’utopiste. Mais aujourd’hui, on s’en sert pour autre chose ».
Bruno Spire, explique être « dans la déception ». Selon lui, « il n’y a pas de politique volontariste pour pérenniser l’action des associations : nos subventions baissent depuis des années. Or en France la prévention repose essentiellement sur ces associations. À Aides, nous avons perdu quelque 2 millions d’euros de subventions ces deux dernières années. Nous avons des fonds privés. Mais on ne peut pas développer toutes les actions de prévention et de soins qu’on souhaiterait ». Certes, explique-t-il, le droit d’entrée à l’AME a été supprimé mais « il faudrait également revenir sur le droit au séjour, dont les conditions ont été modifiées sous la précédente majorité ». Il réclame plus de coordination entre les ministères. « La lutte contre le sida est une politique sociale, pas seulement sanitaire », souligne-t-il. Et de conclure : « Je ne vois pas la fin du Sida, c’est dommage que les politiques ne nous suivent pas ».
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