COMME LE SOULIGNE la revue Contrôle, publiée par l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), les applications médicales des rayonnements ionisants « occupent une place importante dans le domaine des soins » (1). Elles concernent bien entendu la radiothérapie, mais aussi l’imagerie médicale, ainsi que les actes dits interventionnels.
Les directives européennes, qui ont été transposées en droit français, précisent ainsi qu’une « activité nucléaire ou une intervention ne peut être entreprise ou exercée » que si ses avantages sont rapportés aux risques inhérents à l’exposition aux rayonnements ionisants », qui « doit être maintenue au niveau le plus faible qu’il est raisonnablement possible d’atteindre ».
Une profession qui veut « faire progresser la radioprotection. »
La Société française de radiologie (SFR), société savante de la radiologie, s’est dotée d’un groupe de travail « radioprotection » qui comprend des membres des différentes composantes de la radiologie (2). Il est le reflet de l’unité de la profession qui exprime ainsi sa volonté de faire progresser la radioprotection. La radioprotection des patients, des radiologues et de l’ensemble des travailleurs en est une préoccupation essentielle. En raison de l’évolution de la réglementation, il est essentiel que la SFR reste vigilante et active.
Des travaux dans le domaine de la radioprotection sont présentés pendant les Journées Françaises de Radiologie par le groupe radioprotection. Par ailleurs, ce groupe « s’est impliqué activement depuis quelques années dans le développement professionnel continu (DPC) en organisant des enseignements de formation médicale continue (FMC) sur la radioprotection » sous la forme de cours théoriques et d’ateliers pratiques en dosimétrie. Le grand succès de ces séances de radioprotection matérialise l’implication de l’ensemble de la profession dans ce domaine. Un parcours d’évaluation des pratiques professionnelles (EPP) a été mis en place ces dernières années. Les actions d’EPP permettent aux professionnels de sensibiliser tous les acteurs à la radioprotection.
Une séance sur les retours d’expériences dans le domaine de la radioprotection a également été organisée dans le cadre des JFR et a privilégié la radiologie interventionnelle. Il a été par ailleurs proposé à l’ensemble des radiologues de répondre à leurs obligations décennales en passant l’examen validant la radioprotection- patient, un grand nombre de délégations régionales ayant permis à chacun de se former.
Un travail en commun avec les organismes en charge de la radioprotection.
Un travail en commun avec les organismes ayant en charge la radioprotection a été mis en œuvre par le groupe radioprotection de la SFR. Ainsi, la SFR collabore avec l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et l’Institut de veille sanitaire (InVS) pour faciliter la mise en place par ces deux institutions d’un système d’information sur l’exposition médicale des populations aux rayonnements ionisants, dans le cadre du système Expri. L’objectif de ce système est notamment « d’actualiser la distribution des actes selon la classification CCAM, d’étudier leur répartition par âge et par sexe, de réévaluer la dose efficace annuelle moyenne par individu et d’étudier la dose absorbée par les organes pour certains actes. » Une attention toute particulière a été portée sur l’étude de la dosimétrie dans le domaine de la radiologie interventionnelle, tout en séparant les actes dont la finalité est diagnostique et thérapeutique.
La SFR et le groupe Radioprotection participent de plus aux travaux de l’Autorité de Sûreté Nucléaire. Une convention liant le Collège Professionnel de la Radiologie et l’ASN a été signée. Au terme de cette convention, la SFR est consultée par l’ASN sur ses projets de décisions (déclarations des générateurs de rayons X, contenu du dossier de déclaration, externalisation de la personne compétente en radioprotection, périodicité des contrôles techniques, règles d’aménagement des installations de radiologie…). De nouvelles consultations sont prévues comme l’élaboration d’un référentiel qualité en imagerie, ainsi qu’un appui technique par la SFR lors de certaines inspections (service de radiologie interventionnelle par exemple).
La SFR et l’ASN travaillent à l’élaboration de recommandations concernant les pratiques interventionnelles. Dans le même esprit, la mise à jour du guide du bon usage des examens d’imagerie médicale est en cours. Ce guide a une importance capitale dans la diffusion auprès de nos confrères du principe de justification.
Le suivi informatisé de la dosimétrie patient et la meilleure connaissance du niveau d’exposition de la population sont des sujets importants de collaboration entre la SFR et l’IRSN.
Enfin une fiche d’informations sur les rayonnements ionisants a été élaborée par le groupe radioprotection en partenariat avec le groupe information de la SFR. Ce document disponible en ligne sur le site de la SFR permet de répondre aux principales questions que se posent les patients sur les rayonnements ionisants et leurs effets biologiques secondaires.
*D’après un entretien avec le Pr Hubert Ducou Le pointe, responsable du groupe Radioprotection de la SFR service de radiologie, Hôpital d’enfants Armand-Trousseau, Paris.
Références
(1) Revue Contrôle (ASN) 2011;192.
(2) Ducou le Pointe H. Le groupe radioprotection et ses actions. Bulletin de la SFR, février 2010.
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