Les injections d'anesthésiques autour du nerf sous échoguidage étaient jusqu'à présent réservées aux médecins anesthésistes-réanimateurs. Saisie par une agence régionale de santé au sujet d'un protocole de coopération (dans le cadre de l'article 51 de la loi HPST), la HAS doit se prononcer sur cet éventuel transfert de compétences vers les infirmiers anesthésistes (IADE).
La communauté médicale, qui avait jusqu'à fin janvier pour répondre au questionnaire, n'apprécie guère cette hypothèse. Le Syndicat des anesthésistes-réanimateurs de France (SNARF) a aussitôt rendu un avis défavorable, tout comme plusieurs autres instances représentatives de la spécialité. « Ce transfert de tâches est injustifié, ce genre d'anesthésie locorégionale est un acte régulier pour lequel nous sommes formés, contrairement aux IADE, souligne le Dr Christian-Michel Arnaud, président du SNARF. En cas de problème, des questions de responsabilité se poseraient… »
Coup dur
Le syndicat des anesthésistes libéraux (AAL, membre du BLOC), n'y voit rien de moins qu'une « nouvelle attaque contre la profession », après le coup dur de la réforme du troisième cycle. Cette dernière a créé un co-DES anesthésie-réanimation/médecine intensive réanimation (DESAR MIR), au sein duquel la répartition des postes d'internes divise la spécialité. Dans ce contexte, les projets de transferts sont perçus comme une menace. « On veut pallier comme cela les problèmes de pénurie à l'hôpital alors que ces actes demandent une formation spécifique », juge le Dr Jérôme Vert, président de l'AAL.
Du côté des infirmiers anesthésistes, on temporise. « Si les médecins ne veulent pas de transfert de compétences, il ne se fera pas », rappelle Simon Taland, secrétaire général du syndicat des infirmiers anesthésistes (SNIA). Si la HAS autorise un tel protocole, il pourrait être étendu. « Étant donné nos avis défavorables, une telle décision serait choquante », conclut le Dr Arnaud.
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