« Comment expliquer que deux mois après les expérimentations du Pr Raoult sur la chloroquine, on ne sache toujours rien sur l’efficacité de ce traitement ? » La question a été posée par le sénateur d’Indre-et-Loire, Pierre Louault (Union centriste), au ministre de la Santé lors de la séance des questions d’actualités au gouvernement, mercredi 22 avril.
Depuis plusieurs semaines, le traitement utilisé par le directeur de l’IHU Méditerranée Infection, associant hydroxychloroquine et amizothrycine fait polémique au sein de la communauté médicale, dont une partie met en cause la démarche scientifique du praticien marseillais. Olivier Véran a profité de la question du sénateur pour faire une petite mise au point sur le sujet, et rappeler que de nombreux essais cliniques étaient en cours pour évaluer ce traitement, en France, mais aussi dans le reste du monde.
Les résultats récents ne seraient pas favorables à la Chloroquine. « Les dernières publications publiées et validées ne sont pas en faveur, hélas, et clairement pas, de l’utilisation en pratique courante de ce traitement en mono ou bithérapies, associé à l’azithromycine », a précisé Olivier Véran en faisant référence à des travaux publiés mardi par une équipe américaine. « Lisez la publication américaine d’hier, je vous invite à beaucoup de prudence, encore plus qu’avant », a surenchéri le ministre.
« Je serais le plus ravi des ministres de la Santé »
Les chercheurs ont évalué l’effet de l’hydroxychloroquine, avec ou sans azithromycine, sur 368 patients hommes, âgés en moyenne de 65 ans. Leurs travaux n’apportent aucune preuve de l’efficacité de ces traitements. Ils constatent en revanche une surmortalité chez les patients traités uniquement avec l’hydroxychloroquine. Les auteurs de l'étude sont néanmoins prudents quant à ces conclusions, conscients des limites méthodologiques de leurs travaux dont le groupe contrôle n'avait pas les mêmes caractéristiques que le groupe traité. Ils estiment qu'il est important d'attendre les résultats des essais cliniques randomisés en cours.
C’est aussi l’avis du ministre de la Santé qui attend « les réponses issues d’études françaises » prochainement. En attendant, il campe sur ses positions : « les publications qui sortent, si vous m’en trouvez une qui est validée, qui permette d’étendre la prescription, je serais le plus ravi des ministres de la Santé parce qu’on aura un traitement efficace. Ce n’est pas le cas aujourd’hui et c’est mon rôle de le dire. »
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