Alors que les déprogrammations de chirurgie sont massives dans les régions les plus touchées par la troisième vague, « les hôpitaux réussissent à maintenir des filières “Covid négatives” pour assurer les activités prioritaires telles que les prélèvements et les greffes d'organes », annonce l'Agence de la biomédecine (ABM), qui explique avoir « su tirer les enseignements de l'expérience acquise au cours des deux premières vagues ».
Se disant « conscients des besoins des patients en attente de greffe et des conséquences du ralentissement de l'activité », l'ABM et le ministère de la Santé rappellent assurer un suivi rapproché de la situation. L'agence tient à saluer « l'investissement » des coordinations hospitalières et de prélèvement. « Les équipes se mobilisent pour permettre à leurs patients de bénéficier des transplantations dont ils ont besoin dans des conditions de sécurité optimales », souligne-t-elle, notamment grâce à l'évolution des connaissances sur le virus.
Greffes à partir de donneurs vivants, un constat rassurant
Les chiffres d'activité du mois de mars 2021 montrent que le caractère prioritaire de la greffe et des prélèvements d'organes est « pleinement pris en compte », souligne l'agence. Ainsi, le total des greffes (dont à partir de donneurs vivants), qui était de 509 (48) en mars 2019 pour chuter à 259 (20) en mars 2020, se maintient à 474 (53) en mars 2021. Il est à noter en particulier que l'activité de greffes à partir de donneurs vivants a atteint, au début de l'année 2021, des niveaux supérieurs à ceux observés en 2019 et 2020. Quant aux prélèvements sur donneurs décédés, ils restent globalement stables à 149 par rapport à mars 2019 (165), alors que la baisse était nette en mars 2020 (102).
D'après le bulletin épidémiologique du Rein* dédié aux patients ayant une insuffisance rénale chronique ou greffés rénaux, il y avait en France, au 12 avril, 9 346 patients infectés par le SARS-CoV-2 : 2 377 patients transplantés rénaux et 6 969 patients dialysés. Soit une fréquence de l'infection respective d'environ 6 % et 14 %. « À ce jour, 345 décès chez les transplantés rénaux et 1 174 chez les patients dialysés dont la cause est liée au SARS-CoV-2 ont été déclarés », rapporte l'ABM.
Situation sanitaire, niveau d'activité de prélèvement et de greffe d'organes, remontées de terrain, tous ces points sont abordés lors des réunions bimensuelles de l'ABM qui se poursuivent avec le comité de suivi national. Ce dernier rassemble des associations de patients, des représentants des professionnels de la transplantation, ainsi que des représentants du ministère de la Santé.
* Réseau épidémiologique et information en néphrologie
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