« NOUS SOMMES la dernière région de France, nous sommes passés derrière la Picardie ! », martèle le Dr Franck Thomas-Richard, cardiologue installé à Bourges et numéro 3 sur la liste UMP du Cher. Certes les déserts médicaux gagnent du terrain dans toute la France, mais en région Centre le problème est majeur. Si les départements du nord de la région ne s’en sortent pas trop mal, ceux du Cher, de l’Indre, ainsi que le sud de la Touraine sont particulièrement touchés. Ces terres berrichonnes profondément rurales, éloignées des grands centres urbains, manquent d’attractivité. Elles sont complètement excentrées, à l’ouest de Tours qui accueille la seule faculté de médecine de la région.
Pour pallier la désertification, le soutien à la création de maisons médicales et pluridisciplinaires a le vent en poupe. Le Parti socialiste y croit et l’a inscrit à son programme de campagne. C’est aussi l’avis du Dr Dominique Bruneau-Engalenc, rhumatologue. Installée à Bourges, elle fait le grand saut en politique en se présentant en 5e position sur la liste Europe Écologie du Cher. « Le tableau est sombre et le Conseil régional doit apporter des aides à la création de maisons médicales en ciblant les territoires les plus sinistrés », dit-elle.
Les maisons de santé, l’UMP Franck Thomas-Richard y est favorable, bien sûr, mais il ne pense pas que cela soit suffisant : « Maisons médicales ou pas il faut bien que les médecins aient envie de venir s’installer ici ! » Ce médecin engagé en politique depuis des dizaines d’années, ancien député, ancien adjoint au maire de Bourges, ancien conseiller général et régional a beaucoup réfléchi à la question et a quelques idées en tête. « Le problème, dit-il, c’est que les jeunes ne veulent pas habiter ici et que seul 6 % des jeunes médecins souhaitent s’installer. Aussi le Conseil régional pourrait proposer aux médecins remplaçants une contractualisation qui leur permettrait d’exercer de manière périodique, à temps partiel, dans des structures de proximité avec des conditions d’exercice favorables. » Une forme de retour en fait aux cabinets secondaires disparus ces trente dernières années.
Le levier de la formation professionnelle.
Autre piste envisagée par le Dr Thomas-Richard : se servir de l’action du Conseil régional dans le domaine de la formation professionnelle en concrétisant la « délégation de compétence » évoquée depuis de nombreuses années. La Région pourrait mettre en place des filières courtes de « techniciens de santé » ouvertes à des jeunes niveaux BAC ou bacheliers. Ces techniciens aideraient les médecins généralistes ou spécialistes en pratiquant certains actes médicaux ou non médicaux. Ils accompliraient aussi des tâches contraignantes pour les médecins dont le temps médical est de plus en plus phagocyté par les tâches administratives. Cette formation existe déjà dans de nombreux pays anglo-saxons.
Le Dr Dominique Bruneau-Engalenc (Europe Écologie) insiste sur l’importance de la prévention. Pour elle, la Région doit s’impliquer davantage dans ce domaine ainsi que dans l’éducation des jeunes en matière de santé. Elle préconise aussi la création d’une carte sanitaire régionale. Tout comme le Dr Catherine Fourmond. Adjointe au maire de Blois et candidate sur la liste Europe Écologie du Loir-et-Cher, elle met l’accent sur la santé environnementale à travers le développement de programmes de préservation de la qualité de l’eau, de l’air et des sols.
Pour les jeunes le « pass contraception » initié par Ségolène Royal en Poitou-Charente est une des propositions du Parti socialiste. Il permet un accès gratuit à une consultation médicale et à tous les modes de contraception. Le programme du PS prévoit aussi d’augmenter les moyens mis dans la formation des professions médicales et paramédicales et tout particulièrement en gérontologie au travers des aides à domicile pour les personnes âgées.
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