L’optimisation des soins d’urgence à l’épreuve du terrain

Les rouges et les blancs prêts à enterrer la hache de guerre

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Publié le 11/02/2016
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La « guerre entre blancs et rouges ». Beaucoup voudraient voir cette expression reléguée aux oubliettes. Mais il est difficile d'effacer d'un trait de plume des années de tensions entre SAMU et pompiers.

« Sortons de cette logique d’affrontement. Nous ne sommes pas là pour gérer des égos mais pour prendre en charge efficacement les victimes », a martelé le Dr François Braun, président de SAMU Urgences de France, lors du salon « Secours Expo » qui s'est tenu à Paris. « Il y a eu des périodes plus compliquées et plus tendues. Cette époque est derrière nous », veut croire Jean Debeaupuis, directeur général de l’offre de soins.

En juin 2015, une circulaire ministérielle a invité SAMU et pompiers à mieux coordonner leurs actions (avec le déploiement d’outils informatiques pour l’interconnexion 15-18, la complémentarité des moyens héliportés...). La circulaire rappelle « l'exigence d’efficience globale du dispositif », et l’objectif d’un accès aux soins urgents en moins de 30 minutes souhaité par le président de la République.

Premiers consensus

Après huit mois de concertation, Julien Marion, directeur des sapeurs-pompiers et adjoint au directeur général de la Sécurité civile, estime qu'un « chemin considérable » a été parcouru. Pompiers et SAMU ont présenté un premier bilan de leur réflexion pour une meilleure organisation du secours et de l’aide médicale d’urgence. Un groupe de travail a planché sur les « arbres décisionnels » pour aboutir à une méthodologie déclinable sur l’ensemble des territoires. Un autre a élaboré quatorze protocoles infirmiers pour les soins d’urgence (arrêt cardiaque, hémorragie sévère, choc anaphylactique…). « Un document commun consensuel finalisé en janvier dernier est aujourd’hui au stade des ultimes relectures », indique le Pr Pierre-Yves Gueugniaud, président de la Société française de médecine d’urgence qui a participé aux travaux.Vice-président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF), le Dr Patrick Hertgen y voit une avancée déterminante pour « stimuler » l’échelon intermédiaire du paramédical dans le paysage des secours. « Les sapeurs-pompiers n’entendent pas se substituer aux SMUR et proposer une pseudo-médecine low cost. Sur les protocoles de soins d’urgence, nous ne sommes plus en guerre mais nous devons être attentifs concernant leur application sur le terrain », insiste-t-il.

Pour le Dr Braun, la « modernisation des départs réflexes » des secours d’urgence aux personnes constitue une autre « avancée majeure ». La place de la régulation médicale a été réaffirmée dans une logique de parcours de soins, estime le patron de SAMU urgences de France. « Une intervention de secours n’est pas forcément suivie d’un transport à l’hôpital », a-t-il conclu.

David Bilhaut

Source : Le Quotidien du médecin: 9470