LE SYNDICAT national de la Transfusion sanguine CFE-CGC s’est récemment inquiété d’une possible pénurie des stocks français de plasma thérapeutique, obligeant le recours « pour la toute première fois de l’histoire de la transfusion sanguine française », au marché international de plasma, « alimenté par des donneurs souvent rémunérés ». Le syndicat « proteste vigoureusement contre les diktats des tutelles », qui, affirment-ils, limitent plusieurs sources de plasma.
L’Établissement français du sang (EFS) produit du plasma par trois techniques : le traitement au bleu de méthylène (BM), le traitement au « solvant détergent » (SD) fabriqué par l’établissement de transfusion sanguine de Bordeaux et traitement par intercept amotosalem (IA). Le 10 octobre dernier, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) a demandé l’arrêt progressif de la production de plasma BM, qui sera effectif au 1er mars 2012.
« Cet avis fait suite à la mise en évidence de réactions allergiques, chez les patients qui ont reçu des transfusions de plasma BM, survenant plus fréquemment qu’avec les plasmas traités par les autres méthodes », répond la Direction générale de la santé (DGS). Par ailleurs, la production de plasma SD par l’usine de Bordeaux, aujourd’hui interrompue, devrait reprendre après la résolution de différents problèmes techniques. « Malgré cet arrêt temporaire de production, la France dispose des stocks de plasma thérapeutique nécessaires pour répondre à tous les besoins », affirme la DGS. « En outre, afin de garantir le maintien de ces stocks à un niveau adéquat, il a été demandé à l’EFS d’étendre la production de plasmas IA ».
À moyen terme, différentes pistes sont à l’étude. Le ministre de la Santé veut saisir le Haut Conseil de la santé publique pour « s’assurer que les solutions retenues seront conformes aux principes fondateurs de la transfusion sanguine en France, que sont le don éthique et l’autosuffisance, dans le strict respect de l’exigence de qualité et de sécurité des produits ».
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