L’ANSES publie un rapport* présentant les premiers résultats d’une campagne nationale d’analyse des résidus de médicaments dans l’eau: de septembre 2009 à juin 2010, 285 échantillons d’eaux « brutes » (superficielles ou souterraines avant traitement de potabilisation) et d’eaux traitées (prêtes à la consommation) ont été analysés en recherchant des traces de 45 molécules représentatives des principales classes pharmacologiques de médicaments. Ces analyses ont porté sur des concentrations de molécules comprises entre 1 et 50 ng/L.
Concernant les eaux traitées, « sur les 45 molécules recherchées, 19 molécules ont été détectées au moins une fois, dont 14 à des teneurs supérieures à la limite de quantification. 75 % des échantillons ne contiennent aucune molécule quantifiable. Pour les 25 % d’échantillons positifs, les analyses révèlent généralement la présence simultanée d’une à quatre molécules », indique l’ANSES. Les molécules pharmacologiques les plus fréquemment détectées étant l’époxycarbamazépine, la carbamazépine, l’oxazépam et l’hydroxyibuprofène. Plus de 90 % des échantillons analysés d’eau traitée présentent une concentration de molécules pharmacologiques cumulée inférieure à 25 ng/L et moins de 5 % ont une teneur cumulée supérieure à 100 ng/L. La valeur maximale relevée s’établissant dans un échantillon à 131 ng/L. Pour les eaux brutes, « environ 35 % des eaux brutes superficielles et 70 % des eaux brutes souterraines ne renferment aucune molécule à des teneurs supérieures à la limite de quantification. 30 molécules ont été détectées au moins une fois dont 16 à des teneurs supérieures à la limite de quantification », constate l’ANSES. Les concentrations maximales de résidus médicamenteux relevées en eaux brutes s’établissent à 400 ng/L pour moins de 1 % des échantillons. La majorité de ces eaux présente une valeur cumulée inférieure à 25 ng/L. Sans surprise, « les eaux brutes présentent généralement un plus grand nombre de molécules que les eaux traitées », précise l’agence.
En conclusion, l’ANSES souligne l’importance de développer de nouvelles méthodes analytiques pour affiner la recherche de résidus pharmaceutiques dans l’eau. Près d’un tiers de la liste AFSSAPS/ANSES des 76 molécules à détecter prioritairement n’étant guère accessible par la méthode « multirésidus » actuellement utilisée. Un plan d’action interministériel sur les résidus de médicaments dans les eaux piloté par les ministères de l’Environnement et de la Santé doit prochainement être annoncé au cours du trimestre. Il permettra notamment de structurer la recherche dans ce domaine.
* « Campagne nationale d’occurrence des résidus de médicaments dans les eaux destinées à la consommation humaine : ressources en eaux brutes et eaux traitées », 2011. Ce rapport est téléchargeable sur le site Internet de l’ANSES : www.anses.fr
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation