Madame la ministre,
Dans cette période où le pessimisme règne, les citoyens sont angoissés par la façon dont ils sont gouvernés depuis l’avènement de François Hollande ; les cotes de popularité le prouvent.
Au sein de la tourmente : environ 600 000 chômeurs de plus, des déficits publics abyssaux, des promesses non tenues de moins de 3 % de déficit fin 2014 (ce qui va sans doute être sanctionné par l’Europe). Il existe toutefois un petit frémissement, une nouvelle aura qui touche comme la grâce notre ministre de la Santé.
Loin de diviser comme le Premier ministre ou le ministre de l’Économie, elle va bientôt pouvoir figurer dans le livre des records, le Guiness. Pourquoi donc ce nouveau Graal ? Elle a réussi l’exploit, unique dans les annales médicales, de réunir tous les syndicats médicaux, auxquels se sont associés les internes, les chefs de clinique et les médecins hospitaliers.
Casus belli
Le casus belli est le tiers payant, qui focalise toutes les critiques, mais il y en a bien d’autres. Cette mesure doit aider les patients qui ne peuvent pas avancer 23 euros pendant 5 jours. De qui se moque-t-on ? La CMU, l’AME, les dispensaires et les hôpitaux serviraient-ils uniquement à faire tapisserie ? Alors pourquoi coûtent-ils si chers ?
Là le tiers payant est généralisé, avec 24 milliards de dette en 10 ans pour l’AP-HP, des listes d’attente, des délais de rendez-vous… Pour les aider à survivre, quelques milliards ont été donnés dans le cadre du grand emprunt, plombés par la suppression de la journée de carence pour les arrêts de travail. Cerise sur le gâteau, cet argent, prêté devra être remboursé dans le cadre du PLFSS 2014 (politique de Gribouille !).
Tous les centres de santé municipaux enregistrent également des déficits hallucinants, payés par le contribuable en plus des cotisations sociales (beurre et argent du beurre) : c’est la double peine.
Déjà, avec ce petit tiers payant dans les dispensaires et les hôpitaux, le déficit de la Sécu, selon la Cour des comptes, a augmenté de 142 milliards d’euros entre 2002 et 2012…
La corde du pendu
Cette généralisation du tiers payant vaut de donner à un pendu la corde qui va le pendre…
Il faut aussi rappeler que dans les années 70, en Angleterre, cette politique du tiers payant généralisé permettait une médecine parallèle « au noir », des listes d’attente insupportables, avec environ deux à trois ans pour être opéré d’une prothèse totale de hanche, idem pour le cancer…
Petit rappel historique, lors d’opposition franche avec les médecins, l’échec s’est avéré inéluctable et cuisant, Alain Juppé s’en souvient encore… il est passé dans les oubliettes et a provoqué une dissolution de l’Assemblée…
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