Monsieur le Directeur,
Vous me confirmez par courrier le doublement de mes cotisations et la division par deux de mes garanties d’indemnités journalières à partir de 65 ans. Vieillir n’est déjà pas très marrant, mais tomber malade et être pauvre est un peu pire.
Est-ce là la fameuse amélioration décrite dans le rapport moral 1995 que vous m’avez adressée : du zéro-rien au cotiser plus pour être indemnisé moins, à l’âge où l’on risque d’en avoir le plus besoin ? Voulez-vous dire qu’avant 1995, il n’existait pas de garanties d’indemnités journalières au-delà de 65 ans et que nos contrats devenaient caducs ?
Cette vision assurantielle présentée par votre prédécesseur ne paraît pas si favorable à vos si fidèles « maléficiaires ».
Je suis étonné de ce traitement discriminatoire : les salariés de plus de 65 ans ne voient pas leurs indemnités journalières amputées de moitié et leurs cotisations doublées.
Je suis sensible à vos excellents conseils de lire assidûment les abondants courriers proliférant d’informations claires, loyales et appropriées, toutes plus capitales les unes que les autres. Quelle coupable négligence de ne pas décrypter le rapport moral 1995 se cachait derrière la page de garde 21/27 sur l’avenir mutuel des étudiants.
Nul doute que les médecins ont un temps incommensurable pour s’enquérir des évolutions médico-scientifiques et qu’ils ont une passion fulminante pour dénicher le petit paragraphe utile à leur survie, et même indispensable à la gestion anticipée de leurs obsèques.
Les médecins croulent sous paperasse et l’irrespect, comme la carriole sous le poids de l’âne mort.
Je me permets de vous garantir, Monsieur le Directeur, l’expression de mes sentiments assurément déçus
Les liaisons dangereuses (version anglaise)
La maniaquerie angloïde des Français – qui remonte au duc d’Orléans, celui qui a voté la mort de son frère Louis XVI par peur de Robespierre et n’a entraîné que son mépris – et l’impérialisme linguo-économique anglo-saxon, se sont traduits depuis l’après-guerre par la longue confiscation des ondes par la mièvre chansonnette anglaise et par l’anglicisation forcenée de l’idiome vernaculo-médiatique et du cadre de vie.
Ce qui a poussé l’éducation nationale modèle 68 au tout à l’anglais. Qui en a supprimé les traducteurs professionnels et suscité l’éclosion des traducteurs du dimanche. Qui sont tombés nez dans le guidon dans le piège des faux amis. Même des pourfendeurs d’anglicismes et même les parfaits bilingues ne sont pas à l’abri, ni les scientifiques. Ce n’est pas faux amis qu’il faut dire mais liaisons ennemies. Elles sont nombreuses et à détecter dans chaque discipline car par définition invisibles, la langue anglaise ayant été forgée de moitié de mots germaniques et français. Qu’ils décalquent sans se poser de question. Chic alors, ça facilite la traduction.
Ainsi de distribution qui en anglais signifie répartition. Conséquence ce mot a acquis un sens supplémentaire et répartition a quasiment disparu par mimétisme général. La langue perd un mot et confond deux concepts. C’est ce qu’ils nomment évolution de la langue. C’est d’autant plus grave que ce sont le plus souvent des concepts proches. C’est la précision des nuances qui disparaît.
Ainsi de consistant traduit par consistant alors qu’il doit l’être par cohérent. De project qu’ils traduisent par projet et qui signifie programme. Projet se dit plan en anglais. De la seconde où il est adopté, un projet devient un programme. Le projet (sic) Manhattan s’est terminé par les 200 000 morts d’Hirochima (en graphie anglaise depuis la 2e GM) et Nagasaki. To finalize signifie terminer et non pas finaliser. Comment va-t-on dire attribuer une finalité à désormais que finaliser a changé de sens ? Evidence signifie preuve et non pas évidence. Global ne signifie pas global mais mondial…
Y a-t-il encore des relecteurs dans les maisons d’édition ? Sont-ils au courant ?
Nous avons mis longtemps à nous en apercevoir, et nous ne sommes pas nombreux à sonner le tocsin.
S’y ajoute l’arme la plus terrifiante de l’ère moderne*, l’anglais basique qui aligne 850 mots les uns derrière les autres, créé pour former rapidement les recrues coloniales anglaises de la 2e GM, devenu l’anglais commercial et appelé à devenir la langue anglaise mondiale**, première arme du mondialisme, tromperie (deception en anglais !) pour ne pas dire waspisation du monde***.
* W. Churchill, cité par M. Duvauchel B. Lecherbonnier, Pourquoi veulent-ils tuer le français ? Albin Michel 2005 ;
**Basic english, Business english, English speaking world (WC) ;
*** Honte sur moi : le k et le w ne font pas partie de l’alphabet français. Et honte à Fillon qui a remplacé des heures de français par l’anglais en primaire pour abâtardir encore plus le français à la source.
Trop bonne pâte
J’ai lu cet été sur le site du « Quotidien » le témoignage de notre confrère sur sa curieuse urgence : un certificat de bonne santé pour participer à un casting.
J’aurais tendance à dire que j’aurais refusé. En acceptant ne contribuons-nous pas à galvauder la notion d’urgence ?
Il est vrai que nous sommes de trop bonne pâte pour nos patients, que souvent, il est plus rapide et simple d’accéder à ce type de demande que de refuser.
Par contre j’espère que notre confrère a :
1) refusé de donner une feuille de Sécurité sociale,
2) exigé un paiement de consultation d’urgence férié.
Ce qui, en prévenant avant d’accepter de faire le certificat, est une manière simple de remettre les pieds sur terre à ces patients pour qui la médecine est devenue un bien consommable comme un autre !
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