Le Dr Saadeddine Zmerli a le cœur en fête. « Les manifestants ont chassé le dictateur, se réjouit-il. C’est formidable. » Le Dr Zmerli, chirurgien retraité, est une figure nationale. Un observateur engagé, cofondateur et premier président de la ligue tunisienne les droits de l’homme, de 1977 à 1988. Le dictateur, comme il l’appelle, le Dr Zmerli l’a bien connu. Après son arrivée au pouvoir, Ben Ali appelle l’urologue. Les deux hommes se trouvent des idées communes. Saadeddine Zmerli se lance en politique, et devient ministre de la Santé en juillet 1988. Mais l’enthousiasme cède vite la place au désenchantement. « Les fonds promis ont été diminués à cause de la sécheresse, se souvient-il. Mon programme de santé n’a pas été adopté. J’ai fait ce que j’ai pu : j’ai consolidé l’Institut Pasteur, les soins primaires. Puis je suis parti. » L’aventure ministérielle aura duré une année. Deux décennies plus tard, le système de santé tunisien n’a pas fait sa mue. « Il y a tout de même une nouveauté, la création de la CNAM, concède le Dr Zmerli. Mais l’hôpital public est beaucoup moins attractif qu’avant. Et les jeunes médecins n’ont plus la même mentalité : ils opèrent quand ce n’est pas nécessaire, ils prennent plus cher qu’ils ne méritent. Seul l’argent compte. »
Saadeddine Zmerli désapprouve certains slogans. « Des infirmiers ont manifesté pour une hausse de salaire. C’est justifié, dit-il, mais ce n’est vraiment pas le moment. Mélanger les revendications risque de brouiller le message. Ce que nous vivons, c’est la révolution pour les droits de l’homme en Tunisie. » Le Dr Zmerli est très actif sur Internet. L’un de ses billets a été cliqué des milliers de fois. Titré « Il les a tués », le texte rend hommage aux victimes des manifestations, et condamne fermement Ben Ali pour les vols, les spoliations, la torture, les disparitions. « Il doit comparaître devant le tribunal pénal international habilité à recevoir les monstres coupables de crimes contre l’humanité », écrit l’ancien ministre.
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