Accoler le qualificatif de socialiste à la politique de l’offre, c’est peut-être réaliser une synthèse, mais c’est aussi contradictoire. C’est comme parler de libéralisme d’État. Mais peu importe. Ce qui compte, c’est le résultat. Il n’a pas été au rendez-vous du vingtième mois de gestion du pays par la majorité issue des élections de 2012 : nous n’avons pas réduit d’un euro la dette que nous avons accumulée ; la diminution des déficits publics est trop lente ; nous n’avons pas abaissé le taux de chômage. Le gouvernement nous dit que le « pays va mieux », que des réformes essentielles ont été engagées, que les ministres ont beaucoup travaillé. La question n’est pas là. La question, c’est comment avoir une croissance assez élevée pour créer plus d’emplois que le pays n’en détruit.
M. Hollande vient de prendre d’excellentes résolutions. Il a adopté une politique qui ne déconsidère pas un social-démocrate, et ce d’autant moins que, en Allemagne, en Suède, au Danemark et ailleurs, des sociaux-démocrates ont appliqué avec succès un programme comparable à celui qu’a annoncé le chef de l’État le 14 janvier dernier. Aujourd’hui, être social-démocrate, ou même socialiste, ce n’est pas se dresser contre l’économie de marché.
Dire son fait à chacun.
C’est néanmoins la rigidité dogmatique de François Hollande qui l’a conduit, aux premiers jours de son mandat, à augmenter les impôts avant de s’attaquer aux déficits. Et si ce n’est pas elle, c’est l’engagement imprudent, axé sur les hausses d’impôts (pour les « riches »), qu’il avait pris pour obtenir une majorité politique. Si l’on se réfère au bilan actuel du gouvernement nous avons perdu 20 mois, de la même manière que Nicolas Sarkozy a perdu quatre ans en abaissant les impôts juste avant la crise de 2008. Ce temps était précieux et l’erreur stratégique commise alors indique suffisamment que le libéralisme n’est pas non plus la solution. Adoptée en juin 2012, la politique de l’offre, socialiste ou pas, et la lutte acharnée contre la dépense auraient permis aux entreprises de se refaire une santé, et l’heure serait venue aujourd’hui de leur demander les fameuses contreparties que le gouvernement exige d’elles avant même qu’elles n’aient mis un fifrelin de côté. C’est dans une situation financière assainie que les entreprises créeront des emplois et pas avant. Elles amélioreront leur compétitivité avant d’embaucher.
Il est temps, en tout cas, de dire son fait à chacun : les syndicats ne peuvent pas camper sur l’idée que l’État fait des cadeaux aux entreprises au détriment des salariés : cette attitude revient à tuer le dernier espoir qu’il nous reste pour l’emploi. Les Français ne peuvent pas dire que, s’ils vivent au-dessus de leurs moyens, ce n’est pas leur faute : si on touche une aide au logement, des allocations familiales, une retraite, des prestations maladie, on contribue à l’endettement du pays. C’est dur à entendre, mais c’est comme ça. Ce qui veut dire non pas qu’il faille renoncer au filet social, mais qu’il faudra se serrer la ceinture, toutes classes confondues, les riches en payant plus d’impôts, les pauvres en puisant moins dans les fonds de solidarité. Le pouvoir doit cesser de craindre un soulèvement populaire. Le courage lui fera passer le cap critique. La ténacité lui assurera des résultats qui contenteront tout le monde.
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