Des professionnels de santé – dont quatre internes en médecine générale et en pédopsychiatrie – mais aussi des spécialistes du travail social, du conseil conjugal ou de l'accompagnement éducatif : voilà à quoi ressemble la toute première promotion (sortie en mars) de ce DU unique en son genre.
Ce nouveau cursus se place « au carrefour de nombreuses disciplines », souligne le Dr Marie-Laure Gamet, médecin sexologue et responsable pédagogique du DU. Il a d'emblée intéressé « beaucoup de monde », confie-t-elle, car « la société était mûre » pour proposer ce type de programme. L'objectif : proposer des outils de réflexion, d'analyse et d'actions en éducation à la sexualité afin de mieux prévenir et dépister les violences sexuelles et orienter précocement les personnes concernées – victimes ou auteurs.
À partir d'analyses de textes scientifiques et de situations cliniques, le programme en deux ans (140 heures) aborde les connaissances générales (anatomie, biologie du désir, développement sexuel…), les identités sexuées, la façon dont la sexualité est vécue dans la société, les normes sociales qui s'y rattachent, les mots utilisés et les stéréotypes, les facteurs de violences… Les participants apprennent à concevoir des séances d'éducation à la sexualité de A à Z auprès de différents publics : élèves, collégiens, lycéens, détenus, résidents d'établissements pour jeunes et adultes handicapés, etc.
Généraliste en première ligne
Pauline, interne en médecine générale à Lille, a suivi les deux années de cours. « La prévention des violences sexuelles, c'est une problématique majeure dont on entend beaucoup parler, mais qui est difficile à percevoir lorsqu'on n'est pas formé, témoigne-t-elle. Si on ne leur pose pas la question, les gens n'en parlent pas. » De fait, la sexualité est généralement abordée par les médecins à travers les risques (IST, grossesse) ou les pathologies mais « pas sous l'angle du bien-être sexuel alors qu'il est important », juge l'interne. Expliciter offre une occasion pour le patient d'évoquer d'éventuelles violences. Et dans ce domaine, « le généraliste se trouve en première ligne », poursuit Pauline.
La jeune médecin en formation a notamment apprécié les cours sur la communication. « Nous avons appris comment aborder le sujet et réagir sans a priori, en étant à l'écoute et en mettant des mots sur les choses sans être stigmatisant ». Libérer la parole pour lever les tabous sur les violences sexuelles : une urgence qui a trouvé un large écho ces derniers mois dans la mobilisation sur les réseaux sociaux, notamment sous les hashtags #Metoo» et #BalanceTonPorc.
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