DANS « France, portrait social », l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) publie le fruit de ses recherches et fait le point sur la situation de la société en France : conditions de vie, éducation, salaires, population, etc. Parmi les nombreuses contributions de l’ouvrage, des éclairages particuliers sont apportés sur des sujets de santé.
De plus en plus d’hommes sont sans enfants. En 2011, plus d’un homme sur 5 né entre 1961 et 1965 n’a pas d’enfant. L’infécondité des hommes a augmenté de 8 points en 20 ans. Cette hausse résulte de l’augmentation de la proportion d’hommes n’ayant jamais vécu en couple (10 % des hommes nés entre 1961 et 1965), mais pas uniquement : 12 % de ceux qui ont vécu en couple n’ont pas d’enfants en 2 012. Mais le phénomène touche moins les femmes : l’écart d’infécondité entre hommes et femmes est passé de 2 à 7 points en 20 ans. La proportion des femmes sans enfant, mesurée en fin de vie féconde, n’augmente que pour les dernières générations observées (13,5 % des femmes nées entre 1961 et 1965 n’ont pas eu d’enfants). Les hommes non diplômés sont plus inféconds que les diplômés, mais les femmes diplômées et non diplômées sont tout autant sans enfants désormais.
Santé et comportements à risque.
Les jeunes, pour leur part, « conjuguent bonne santé et comportements à risque », soulignent les auteurs. Entre 16 et 24 ans, filles et garçons se déclarent globalement en bonne santé. Mais les évolutions récentes incitent à la vigilance. La consommation quotidienne de tabac est repartie à la hausse depuis 2008. « Aujourd’hui près d’un tiers des jeunes de 17 ans fument tous les jours ». Mais les jeunes expérimentent et consomment de moins en moins souvent du cannabis. Les épisodes d’ivresse ont progressé depuis 2005, particulièrement chez les jeunes filles. À 17 ans, plus d’une sur deux déclarent avoir été ivre en 2011. Par ailleurs, les prévalences du surpoids et de l’obésité augmentent depuis les années 2000 chez les 18-24 ans. La transition vers l’indépendance est ponctuée d’expérimentations avec des recherches de transgression des règles. « Addictions, troubles alimentaires, conduites routières dangereuses, ces comportements n’exposent pas nécessairement les jeunes à un risque de décès immédiat, mais peuvent avoir des répercussions sur leur santé, de la marginalisation sociale aux risques accrus de maladies et de troubles psychiques à l’âge adulte », note l’INSEE. Toutefois, il existe une surmortalité masculine : en 2010 la mortalité masculine est trois fois plus élevée chez les 15 - 24 ans (par accidents, suicides, homicides, intoxications) que celle des jeunes femmes.
Un groupe d’« usés ».
Sur la santé au travail, une comparaison a été faite entre 2006 et 2010 sur des interrogatoires de 4 600 personnes. Les personnes les plus faiblement exposées aux risques professionnels déclarent en moyenne une meilleure santé. Mais chez les personnes les plus exposées aux risques professionnels, les groupes sont plus contrastés. L’état de santé des plus exposés se dégrade plus vite que ce qui est attendu du fait du vieillissement normal. L’étude met en évidence un groupe d’« usés » (6 %), plus âgés que l’ensemble du panel, qui ont des fins de carrière difficiles. « Si leur santé mentale s’améliore, leur santé physique demeure très dégradée », précisent les auteurs. Il apparaît notamment que les travailleurs dont l’exposition aux risques psychosociaux diminue entre les deux dates considérées, voient leur santé mentale s’améliorer nettement, au contraire de ceux dont l’exposition augmente. Les problèmes de santé physique sont, eux, davantage associés aux pénibilités subies tout au long de la carrière.
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