DE QUOI les divers partis de l’opposition se plaignent-ils ? Oui, ils sont parvenus, grâce à une campagne systématique de dénigrement du pouvoir, à l’affaiblir. Oui, la popularité de Nicolas Sarkozy est en baisse. Oui, le taux de chômage, la reprise incertaine de l’économie, les graves incertitudes de l’avenir immédiat ont jeté le trouble dans la majorité elle-même et largement réduit le soutien de l’opinion au gouvernement. Oui, la majorité risque de perdre les élections régionales de mars prochain.
Perdre ? La gauche dispose de 20 des 22 régions en métropole. La droite n’a que l’Alsace et la Corse. Perdre, ce serait par exemple que la droite ne contrôle plus une seule région ; ou ce serait encore qu’elle n’en gagne aucune. Gagner, ce serait qu’elle en enlève deux ou trois de plus. Bref, les régionales ne seront pas, pour la majorité présidentielle, une partie de plaisir. Dans ces conditions, les stratagèmes, pour pervers qu’ils soient, sont de bonne guerre.
Aucune bassesse n’est interdite.
Comme il serait de bonne guerre, pour l’opposition, de rouler des yeux effarés, de dénoncer la pente fascisante du régime, de crier à la manuvre « nauséabonde », le mot le plus à la mode (et donc le plus galvaudé) depuis qu’on s’est lassé d’utiliser le mot « improbable », qui ne veut pas dire grand-chose. Ce qui est ennuyeux, avec le fonctionnement de la démocratie, c’est qu’aucune bassesse n’est interdite dans la recherche des voix. La droite, qui s’en va faire de la provocation sur les terres du Front national, en utilisant à cet effet un ministre venu du PS, et la gauche qui a furieusement besoin de renouveler son vocabulaire pour décrire les sentiments que lui inspire l’action dite scandaleuse de l’exécutif, devraient se calmer un peu. Et surtout ne pas utiliser des sujets sérieux, des problèmes aigus de la société française, des peurs qui se font jour par seul souci électoral.
IDENTITÉ NATIONALE ? LE PAYS S’EN FICHE. SIMPLEMENT, IL NE VEUT PAS DE LA BURKA
Pour commencer, on devrait abandonner les grands mots. Identité nationale ? Le pays s’en fiche d’autant plus qu’il ne sait pas mettre des faits sur ce concept. En revanche, demandez-lui son avis sur le port de la burka et il vous dira qu’il n’en veut pas. De sorte que, si le PS refuse d’interdire la burka parce que la prohibition de ce vêtement serait une manigance pour augmenter l’électorat sarkozyste, cela signifie que nous finirons par accepter un instrument de l’asservissement des femmes et sa généralisation. Nous n’avons pas besoin de discutailler sur l’identité nationale, nous avons besoin d’être protégés contre des atteintes à la laïcité commises par des segments très minoritaires de la fameuse diversité qui ne cesseront de revenir à la charge jusqu’à ce qu’ils obtiennent satisfaction. Concernant l’afflux des Afghans en France, il ne menace pas l’intégrité nationale, mais il constitue un danger, comme l’ensemble de l’immigration clandestine, pour l’équilibre socio-économique du pays. Ce que veut probablement une majorité de Français, ce n’est pas l’un de ces débats relevant de la démocratie directe qui n’aboutissent jamais à rien puisqu’il y a autant d’avis que de citoyens, c’est qu’on puisse expulser trois Afghans et même plus sans que que la mesure soit décrite par la gauche comme une « monstruosité » et que la burka soit interdite uniquement parce que ce vêtement est indigne et non parce qu’il nuirait à notre identité nationale.
Guerre civile.
Il est donc vrai que la préparation des élections régionales se fait dans une telle fièvre que l’atmosphère générale est celle d’une guerre civile (sémantique). Que le pouvoir ratisse large, que l’opposition s’inscrit dans une belle rigueur républicaine qui la conduit à rester aveugle à cette horreur qu’est la burka, que le Front national gémit en abreuvant le pouvoir d’injures. Pour tous, c’est une question de survie. Nicolas Sarkozy constate que sa politique d’ouverture, à gauche puis à droite, ne fonctionne pas si la diversité de son gouvernement n’a pour objectif que de récolter des électeurs et non pour appliquer un programme à la fois efficace et compassionnel ; quant à la gauche, elle demeure divisée : rien n’est réglé. L’ouverture du PS au MoDem est plus qu’aléatoire, bien que le PC et les amis de Jean-Luc Mélenchon aient décidé de refuser toute alliance avec les socialistes, bien que le NPA d’Olivier Besancenot refuse toute alliance avec le PC, bien que les Verts, ivres de leur victoire aux européennes, souhaitent aller seuls au combat électoral. Dans l’opposition, chaque parti se comporte comme s’il n’avait qu’une hâte, celle de perdre, et qu’un désir rentré, celui d’assurer la victoire de la droite par défaut. Ce sont l’immobilisme et l’impuissance qui vont gagner cette bataille des régionales.
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