Depuis ce matin, les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes (HSH) ne sont plus contraints de respecter une période d'abstinence sexuelle de 4 mois avant d'être autorisés à donner leur sang. La normalisation de l'accès au don du sang de cette catégorie de donneurs fait suite à la publication au « Journal officiel » d'un arrêté qui établit de nouveaux critères de sélection.
Les critères sont désormais les mêmes pour tous et se concentrent sur les comportements individuels à risque. Les donneurs ne doivent pas avoir changé de partenaire (n'ayant eu lui-même ou elle-même qu'un ou une partenaire) pendant les 4 mois précédant le don. Par ailleurs, il est nécessaire d'attendre au moins 4 mois après la fin de la prise d'une prophylaxie pré-exposition (PrEP) ou post-exposition (PEP) avant d'être autorisé à donner son sang.
Le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, a salué l'événement (dont il a été l'un des initiateurs dans un rapport daté de 2013 sur la filière santé), qui constitue un symbole au moment où l'Établissement français du sang est confronté à un niveau historiquement bas de ses réserves de sang.
? Visite d'@olivierveran en collecte aujourd'hui, 16 mars, qui marque une date historique pour le #DonDeSang et l'EFS. L'évolution des critères constitue une avancée sociétale majeure, en ouvrant ce geste citoyen à de nouveaux donneurs. pic.twitter.com/vqGeFsFIj4
— Établissement français du sang (@EFS_Sante) March 16, 2022
La discrimination des HSH face au don du sang date de 1983. À l’époque, les HSH faisaient l'objet d'une exclusion permanente. Dès 2013, le Dr Olivier Véran préconisait dans un rapport sur la filière sang la fin de cette exclusion, mais il a fallu attendre juillet 2016 pour instaurer un ajournement de 12 mois après le dernier rapport sexuel pour les HSH, réduit à 4 mois en avril 2020, les études n'ayant pas montré de surrisque transfusionnel. Désormais, la mention de l'orientation sexuelle disparaît.
Le législateur a pris en compte la diminution du risque résiduel d'infection par le VIH dans les semaines qui suivent la transmission du VIH, avant que l'infection ne soit détectable par les tests diagnostics. Ces derniers sont devenus suffisamment sensibles pour que ce risque dit résiduel ait été divisé par 40 ces trois dernières décennies, passant de 1 pour 310 000 dons en 1990 à 1 pour 11 600 000 dons en 2018-2020, soit 1 don potentiellement infecté par le VIH tous les 4 ans.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation