Connaissez-vous la génétiquette ? C’est une « affection se manifestant par l’usage répété de l’acronyme ADN » et la propension de nos contemporains à attribuer à la génétique non seulement des pathologies, mais aussi des traits de caractère ou tout point commun avec un membre de sa famille. Dans ce chapitre de son distrayant et bien vu livre « Mots en toc et formules en tic »*, le journaliste Frédéric Pommier relève également le succès des termes médicaux : un enfant qui a de l’appétit est qualifié de boulimique, celui qui est un peu timide d’autiste, une fille qui pleure est dépressive, si elle rit trop fort, elle est hystérique, etc.
L’auteur s’est beaucoup amusé à qualifier ces « petites maladies du parler d’aujourd’hui », ainsi qu’est sous-titré son petit ouvrage, ces expressions dont usent et abusent les médias : la céclairite, dont souffrent ceux qui répètent « c’est clair », l’improbabiliose, qui touche les amateurs du mot « improbable », la manumanie, pour les tenants de l’expression « reprendre la main », la trèsattendinite, pour les malades, nombreux, de la formule « très attendu », et encore, entre autres, la vénérole (« j’adore ») et la véricelle (l’abus du mot « vrai »). Sans oublier la zoopathie, qui affecte ceux qui aiment qualifier tel ou tel animal politique de jeune loup, avant qu’il ne devienne, des années plus tard, comme Chirac, un vieux lion.
Comment guérir de ces maladies auditivement transmissibles ? Frédéric Pommier ne le dit pas. Ce qui est sûr, c’est qu’elles ne tuent pas.
* Points, « Le goût des mots », 6 euros.
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