Dans les pays en voie de développement, on a observé une prévalence importante de la BPCO dans les régions pauvres et rurales, en rapport probablement avec les feux de cuisine dans les habitations et les polluants extérieurs. Qu’en est-il dans les pays développés ? Une étude menée aux États-Unis montre que dans les régions rurales et pauvres américaines la BPCO est aussi plus fréquente, y compris chez des non-fumeurs.
L’analyse porte sur un échantillon représentatif national extrait du NHIS (National Health Interview Survey) 2012-2015 de 90 000 adultes de plus de 40 ans, dont 15 % vivent dans des régions rurales, 16 % dans des régions pauvres, et la moitié sont fumeurs depuis en moyenne 28 ans.
Globalement, la prévalence de la BPCO y est de 8,4 %, et, parmi les personnes atteintes, près d’un quart sont des non-fumeurs (23 %). Chez les fumeurs, la prévalence est de 13,5 %, chez les non-fumeurs de 4,3 %. Mais elle varie largement d’une région à l’autre. Le taux de BPCO est le plus élevé, 12,7 %, dans les régions rurales, où il est encore plus important dans les communautés pauvres : 15,7 % – soit une prévalence deux fois supérieure à celle observée en population générale. Et c’est dans les régions urbaines non pauvres que la prévalence est la plus basse.
En analyse multivariée après ajustements, la ruralité augmente de 20 % le risque de BPCO (RR = 1,23 ; p < 0,001) ; la pauvreté, de 10 % (RR = 1,12 ; p = 0,012). Et même si l’on se restreint aux non-fumeurs, la ruralité est à nouveau associée à un surrisque de BPCO (RR = 1,34 ; p < 0,001), de même que l’utilisation dans le voisinage du charbon pour se chauffer (RR = 1,1 ; p < 0,001).
Raju S et al. Rural residence and poverty are independent risk factors for COPD in the United States. AJRCCM. 2018. DOI : 10.1164/rccm.201807-1374OC
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