« Il existe de nombreuses allergies au soleil. On distingue les allergies endogènes (métaboliques...), les allergies exogènes d’origine toxique (parfums, huiles essentielles, herbe sur laquelle on fait la sieste) ou médicamenteuse, et les allergies idiopathiques qualifiées de lucites. Parmi les lucites citons l’urticaire solaire, la lucite polymorphe, la dermatite actinique chronique, l’éruption juvénile printanière, le prurigo actinique, l’hydroa vacciniforme… et la lucite estivale bénigne, classique allergie solaire des vacances », précise le Dr Michel Jeanmougin.
Le diagnostic repose sur l’examen clinique. L’éruption papuleuse très prurigineuse du décolleté, dos des mains, avant-bras et des cuisses, épargne habituellement le visage et survient classiquement aux alentours du 2e ou 3e jour des vacances d’été. La lucite estivale bénigne touche volontiers la femme jeune. Elle peut être très invalidante, durer toutes les vacances et avoir tendance à s’aggraver d’une année sur l’autre. « Elle peut aussi survenir dès que l’on s’expose 3 à 4 jours au soleil (grands week-ends de mai, etc.), mais à la différence de la lucite polymorphe, elle ne survient pas dans les conditions de la vie courante en allant chercher le pain… », précise le Dr Jeanmougin.
Avant tout, se protéger
C’est la 1re ligne du traitement préventif. Le Dr Michel Jeanmougin rappelle que « quatre réflexes suffisent parfois à éviter que la lucite estivale se déclenche au début des vacances sur une peau non préparée » : éviter l’exposition solaire directe, préférer l’ombre (arbres, tonnelles, parasol…) et porter des vêtements légers (tuniques, paréos…) ; pratiquer une exposition au soleil progressive « 20 minutes le 1er jour, puis 10 à 15 minutes supplémentaires chaque jour si tout va bien » ; ne pas s’exposer au soleil pendant les heures les plus chaudes de la journée ; appliquer sur le corps 3 à 4 fois par jour des produits solaires 50+ qui apportent la meilleure protection contre les UVA (les UV qui passent à travers les vitres et sont responsables de la lucite estivale bénigne).
Les traitements préventifs, avant l’exposition au soleil
Les antipaludéens de synthèse (Nivaquine, Plaquenil). « Le traitement (2 cp par jour) doit être commencé 15 jours avant le départ et poursuivi jusqu’à la fin de l’exposition. C’est le traitement de première intention en cas d’antécédents de lucite allergique bénigne. Contre-indiqué en cas de rétinopathie, il est efficace chez 70 % des patients présentant une lucite estivale bénigne », précise le Dr Jeanmougin.
La photothérapie par UVB-TL01. « Elle a sa place en deuxième intention, en cas d’échec des traitements médicamenteux. Une cure d’une quinzaine de séances est nécessaire, à débuter 2 mois avant les congés d’été à raison de 2 à 3 séances par semaine. Cette préparation de la peau en cabinet de dermatologie se fait par un dermatologue avec des UVB. Rappelons que les UVA esthétiques des cabines de bronzage ne préviennent pas la lucite estivale et qu’ils la déclenchent dans 50 à 70 % des cas », indique le Dr Jeanmougin.
Les immunosuppresseurs per os peuvent être proposés dans des cas exceptionnels. Quant aux antihistaminiques et dermocorticoïdes, « s’ils sont indiqués en curatif lors d’une poussée de lucite estivale, ils n’ont aucune place en préventif », conclut le Dr Michel Jeanmougin.
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