18 juillet : la canicule, première crise sanitaire pour François BraunLes prévisions météo laissaient craindre le pire : la France allait connaître de nouvelles vagues de chaleur qui mettraient à rude épreuve le système de santé déjà très éprouvé. Dès le 13 juillet, les autorités réactivent le numéro vert Canicule Info. Le 18 juillet, 69 départements sont en vigilance orange, 15 en alerte rouge. « Ce n’est pas la première canicule et ce ne sera pas la dernière », rassure ce 18 juillet le ministre de la Santé, François Braun. Début août, Santé publique France alerte sur les répétitions rapprochées de vagues de chaleur, inédites en France. L’agence note une légère augmentation des recours aux urgences. Rien de comparable cependant avec la catastrophe sanitaire de 2003.
22 juillet : pas de pardon pour les soignants non vaccinésIl n’y a pas eu de volte-face du gouvernement sur la question des soignants non vaccinés contre le Covid. Leur suspension à l’hôpital a été maintenue alors que le Sénat avait ouvert la voie à leur retour (voir également les prises de parole de certains médecins). Le ministère de la Santé a suivi sur ce point la recommandation de la Haute Autorité de la santé. « Dans le contexte d'une septième vague, au vu de l'efficacité des vaccins et des incertitudes concernant la suite de l'épidémie, la HAS considère que les données ne sont pas de nature à remettre en cause aujourd'hui cette obligation vaccinale », écrit la Haute Autorité dans son avis. Ce qui ne veut pas dire que le dossier est définitivement clos. En cas d’évolution épidémique favorable, la HAS pourrait revenir sur cette contrainte, permettant ainsi la réintégration des soignants non vaccinés.
26 juillet : fin de l’état d’urgence lié au Covid
Le Sénat boucle le projet de loi mettant fin aux régimes d’exception créés pour lutter contre l’épidémie de Covid-19. Exit passe sanitaire, obligation de port du masque, confinement, couvre-feu… le gouvernement ne pourra plus recourir à ces mesures radicales en cas de retour épidémique. À une exception près : le certificat sanitaire pourra être activé pour les voyages internationaux en cas d'apparition d'un variant du Sars-CoV-2 particulièrement dangereux. Le texte adopté au parlement, et qui entre en vigueur le 1er août, prévoit par ailleurs la possibilité de revenir sur l’obligation vaccinale des soignants… mais uniquement lorsque la HAS jugera que cela n’est plus médicalement justifié.
27 juillet : l’ultimatum des internes
Trois syndicats d’internes lancent une procédure de grande envergure pour obtenir des CHU et des CH le respect du temps de travail des futurs médecins et du repos compensateur. 400 courriers sont adressés aux établissements mis en cause pour leur sommer de se mettre en conformité dans les trois mois. À défaut, les syndicats promettent de porter plainte.
29 juillet : le come-back d’Agnès BuzynL’ex-ministre de la Santé refait parler d'elle. Sur proposition de la première ministre, Élisabeth Borne, Agnès Buzyn est nommée conseillère maître en service extraordinaire à la Cour des comptes, à compter du 1er septembre. Il s’agit d’une fonction de « contrôle », selon les précisions de l’institution. La Pr Agnès Buzyn avait rejoint l’OMS en 2021 après son échec à l’élection municipale de Paris pour laquelle elle avait quitté le ministère de la Santé. Elle est toujours mise en examen par la Cour de justice de la république pour « mise en danger de la vie d’autrui » en raison de son rôle au début de la crise épidémique du Covid.
1er août : fin de l’obligation de port du masque… ou presque
Conséquence de la fin des régimes d’exception sanitaire votée au Parlement, le port du masque n’est plus obligatoire dans les hôpitaux. Le ministère de la Santé le recommande cependant toujours dans les établissements sanitaires et médico-sociaux. Certains groupes hospitaliers vont plus loin en maintenant l’obligation de masque sur leurs sites, comme c’est le cas de l’AP-HP et de l’AP-HM. Un décret signé du ministre de la Santé, publié le 31 juillet, les y autorise pour les personnes d’au moins six ans, précise le texte. Cette mesure vaut également pour les médecins, qui peuvent toujours imposer à leurs patients le masque au cabinet.
2 août : deux médecins sanctionnés par l’Ordre pour manque de transparenceLe Pr Bruno Lina, professeur de virologie au CHU de Lyon, et le Pr Robert Cohen, pédiatre et coordinateur du réseau Infovac, se font taper sur les doigts. Les deux praticiens se voient reprocher d'être intervenus à la radio et à la télévision en omettant de donner leurs liens d’intérêts avec des labos commercialisant des vaccins. C’est l’association E3M, opposée aux vaccins contenant de l’aluminium et proche des antivax, qui s’en était plainte auprès de l’Ordre en 2017. La chambre disciplinaire nationale de l’Ordre des médecins lui donne raison et sanctionne les deux professeurs d’un avertissement, la plus faible sanction ordinale.
3 août : 20 millions d’euros pour la carte Vitale biométriqueRecalée il y a deux ans par la majorité présidentielle, la carte Vitale biométrique est relancée avec le vote, au Sénat, d’un amendement au projet de budget rectificatif pour 2022. Le texte alloue 20 millions d’euros à son développement. Cette nouvelle carte, équipée d’une puce électronique permettant d’identifier son propriétaire, doit permettre de lutter contre la fraude. L’initiative ne fait pas l’unanimité au sein des professionnels de santé. « Cela va embêter tout le monde avec un gain totalement marginal par rapport aux dépenses de santé », fulmine la Dr Agnès Giannotti, présidente de MG France.
5 août : 3 000 euros pour les maires prêts à se séparer de leur médecin Le conventionnement sélectif, solution miracle aux déserts médicaux ? Ce n’est pas l’avis de l’UFMLS et de son emblématique président, le Dr Jérôme Marty. Pour démontrer l’absurdité de la mesure, le généraliste de Fronton lance un défi à l’Association des maires de France et des maires ruraux. Il consiste à trouver « ne serait-ce qu’un maire d’une zone surdotée ou normalement dotée, capable d’annoncer, par voie de presse, à ses administrés/électeurs que par solidarité il désire voir être votée une loi qui les privera de médecin quand leur médecin traitant partira à la retraite ». Le syndicat offre une prime de 3 000 euros au gagnant. Fin août, aucun maire ne s’était encore manifesté…
5 août : les internes entendus
Près d’une semaine après l’ultimatum lancé par les internes aux hôpitaux en infraction sur le temps de travail, un arrêté publié au « Journal officiel » le 5 août durcit les règles de décompte du temps de travail des juniors. Le texte prévoir de lisser ces horaires afin de permettre aux internes de bénéficier des repos compensateurs auxquels ils ont droit.
10 août : les urgences en souffrance« En termes de fermetures, c’est-à-dire un service d'urgences qui n'accueillerait plus personne, il y en avait quatre avant le mois de juillet, il y en a huit aujourd'hui. » C’est le bilan établi en ce 10 août par le ministre de la Santé, qui réfutait jusqu’à présent toute fermeture. L’inquiétude des soignants sur la capacité de l’hôpital à traverser l’été se confirme. Une semaine plus tôt, Samu-Urgences de France faisait état d’une situation encore plus délicate. L’organisation présidée par François Braun, avant sa nomination au ministère, estimait que 23 établissements avaient réalisé une fermeture totale pour un nombre cumulé de 208 jours. Un bilan a minima puisque seulement la moitié des services d’urgence avaient répondu à l’enquête de Samu-Urgences de France.
10 août : le spectre de la polio
Angleterre, New York, Israël… Plusieurs pays s’inquiètent d’une possible résurgence de la maladie après le signalement de cas de poliomyélite et la découverte de traces du virus dans les eaux usées. À Londres, les autorités indiquent en juin avoir détecté des traces d'une forme de polio dérivées d'une souche vaccinale dans une station d'épuration du nord-est de la ville. Le 10 août, le gouvernement annonce que tous les enfants entre un et neuf ans habitant la capitale allaient se voir proposer un rappel du vaccin de la polio. Une semaine plus tard, New York lance à son tour l’alerte après avoir détecté le virus dans les eaux usées. Mi-juillet, un cas de polio avait déjà été recensé au nord de Manhattan, le premier dans le pays depuis près d’une décennie. En France, l’ANRS-MIE dit être sur le qui-vive. « On doit rassembler des chercheurs, faire le point sur l’état des connaissances, réfléchir à d’éventuels protocoles de recherche. Cela ne servira peut-être pas, mais on ne peut pas prendre le risque de ne pas anticiper. Une alerte, c’est une alerte ! », confie le Pr Yazdan Yazdanpanah, qui dirige l’agence des maladies infectieuses.
11 août : Langya, nouvelle menace épidémique ?Fièvre, fatigue, toux, nausées et maux de tête… En ce début d’août, plusieurs dizaines de personnes en Chine sont contaminées par un nouveau virus d’origine animale, baptisé Langya henipavirus (LayV). Dans l’état actuel des connaissances, le risque de transmission interhumaine est écarté. Selon les scientifiques, c’est la musaraigne, petit mammifère au museau pointu, qui pourrait être à l’origine de la propagation du virus à l'être humain. Aucun cas grave ou mortel de Langya n'a été recensé jusqu’à présent.
12 août : la dengue fait son retour
Le premier cas autochtone de dengue en 2022 est identifié à Fayence dans le Var. C’est l’Agence régionale de santé de Paca qui lance l’alerte. Deux semaines plus tard, le 27 août, le bilan s’établit à 5 cas dans le Var (dans le secteur de Fayence) et un cas dans les Alpes-Maritimes. Aucun de ces cas provoqués par la piqûre d'un moustique tigre infecté par le virus sur le territoire n'a présenté de signe de gravité, rapporte l'ARS. Si la présence de moustiques tigres, à l’origine de la transmission, a été recensée dans 67 départements français, les cas de dengue autochtones restent rares en métropole. En 2021, deux cas autochtones avaient été détectés
16 août : les antivax se payent des pubs grand format à ToulouseC’est le début d’une polémique qui durera trois jours. Plusieurs médecins s’alarment de la présence à Toulouse de panneaux publicitaires antivax mettant en cause l’innocuité des vaccins contre le Covid, notamment pour les enfants. Les affiches de quatre mètres sur trois ne passent pas inaperçues. Mais ni le maire de la ville, ni le préfet de Haute-Garonne alerté par l’Ordre des médecins, ni l’ARS ne semblent en mesure d’interdire cette campagne de désinformation menée par un « conseil scientifique indépendant », groupe d’experts autoproclamés, et par le collectif ReInfo Covid, notoirement antivax. Les panneaux sont implantés sur des terrains privés où les autorités ne sont pas en mesure d’intervenir. Malgré tout, le préfet annonce qu’il étudie les possibilités de poursuivre les auteurs de ces messages « qui ont pour objectif de diffuser des informations mensongères sur un sujet crucial de santé publique ». Il faudra attendre l’intervention de la secrétaire d’État chargée de la Citoyenneté pour y mettre fin. Le 19 août, Sonia Backès annonce qu’un arrêté sera pris pour ordonner le retrait des panneaux.
17 août : la Pr Brigitte Autran prend le relais du Pr DelfraissyL'immunologue Brigitte Autran est nommée à la tête du Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires. Cette structure succède au Conseil scientifique, jusqu’à présent dirigé par le Pr Jean-François Delfraissy, mais avec une visée bien plus large puisqu’elle aura pour mission de maintenir une veille sur l'ensemble des risques sanitaires, avec une attention particulière aux conséquences du réchauffement climatique ainsi qu'aux interactions entre animaux et humains. Âgée de 68 ans, la Pr Autran a dirigé le département d’immunologie ainsi que le pôle de biologie médicale et pathologie de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP) et mené des travaux au centre de recherches en immunologie et maladies infectieuses (Sorbonne-université). Spécialiste du sida, elle a notamment développé des recherches clés sur l’immunologie de l’infection par le VIH des virus et des vaccins associés.
18 août : les sages-femmes peuvent vacciner (presque) tous les mineurs
Un arrêté paru au « Journal officiel » élargit les prérogatives des sages-femmes en matière de vaccination. Leurs prérogatives étaient jusqu'alors essentiellement réduites aux femmes enceintes et nouveau-nés pour l'ensemble des vaccins prévus au calendrier vaccina. Elles s’étendent désormais aux mineurs à l’exception des patients immunodéprimés quand il s'agit d'un vaccin vivant.
19 août : fin de la vague de Covid… en attendant l‘automnePour la première fois depuis plusieurs semaines, le niveau de contaminations et d’hospitalisations n’est pas jugé « élevé » par Santé publique France. C’est, de fait, la fin de la vague épidémique qui avait provoqué un pic d’hospitalisations fin juillet. L’agence maintient ses recommandations de porter le masque dans les transports. Car le spectre d’un retour épidémique se profile déjà pour la rentrée. « Le scénario le plus probable est celui d'un pic épidémique à la rentrée », estime la Pr Brigitte Autran, récemment nommée à la tête du Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires. « Sera-t-il dû à un nouveau variant ou au retour du froid ? Nous ne sommes pas devins, mais il est quasi certain qu'il y aura une vague à l'automne », prédit l’immunologue.
21 août : Le centre hospitalier Sud Francilien ébranlé par une cyberattaqueVictime d’une attaque informatique dans la nuit du 20 au 21 août, le Centre hospitalier Sud Francilien (CHSF) de Corbeil-Essonnes est contraint de déclencher le plan blanc et de réorienter vers les hôpitaux d’Île-de-France les patients nécessitant l’accès au plateau technique. Le piratage a rendu inaccessible « tous les logiciels métiers de l’hôpital, les systèmes de stockage (notamment d’imagerie médicale) et le système d’information ayant trait aux admissions de la patientèle ». Il s’agit d’une attaque de type ransomware : une partie des données de l’hôpital ont été cryptées par les pirates qui réclament une rançon (en l’occurrence 10 millions de dollars) en échange d’un retour à la normale.
22 août : Doctolib accusé de faire la pub des médecines alternativesLa plateforme de rendez-vous en ligne est accusée de référencer des naturopathes et d’autres professionnels non réglementés, aux pratiques douteuses, voire dangereuses pour les patients. Pris à partie sur les réseaux sociaux et dans les médias par des médecins très remontés, Doctolib finit par réagir. La société supprime 17 profils litigieux de praticiens se réclamant d’une naturopathe très controversée. La polémique ne s’éteint pas pour autant. L’Ordre des médecins se saisit de l’affaire et demande à l'entreprise davantage d’éthique et de contrôle dans le tri de ses clients. L’affaire rebondit quelques jours plus tard : France Inter révèle qu'une enquête a été ouverte en juillet par le parquet de Montpellier pour « exercice illégal de la médecine » à l'encontre de deux personnes s'étant fait passer pour des pédopsychiatres sur la plateforme. La plainte est venue d'une mère qui avait consulté par le biais du site pour obtenir une ordonnance de médicaments pour ses deux enfants atteints d'un trouble de l'attention (TDAH).
26 août : règlements de compte entre les inventeurs des vaccins à ARNm
Moderna annonce porter plainte contre Pfizer et BioNTech pour violation de brevet concernant son vaccin à ARN messager contre le Covid-19, Spikevax. « Moderna est convaincue que le vaccin Comirnaty de Pfizer et BioNTech contre le Covid-19 contrevient à des brevets déposés par Moderna entre 2010 et 2016 et couvrant la technologie fondamentale de l'ARN messager de Moderna », indique la société de biotechnologie dans un communiqué. Le 5 juillet dernier, BioNTech avait déjà fait l’objet d’une plainte de la part de l’allemand CureVac qui accusait son rival d'avoir violé certains de ses brevets pour mettre au point son vaccin contre le Covid-19 avec Pfizer.
26 août : la variole du singe, épidémie de l’été ?Pas une semaine sans que l’épidémie de variole du singe ne fasse parler d’elle. Après la découverte du premier cas en France le 22 mai, la maladie n’a cessé de se propager. En France, 3 421 cas confirmés avaient été enregistrés par Santé publique France au 23 août. La campagne de vaccination en post-exposition est pourtant lancée dès le 27 mai. Début juillet, elle est ouverte en prévention pré-exposition aux HSH, aux personnes trans déclarant des partenaires sexuels multiples, aux travailleurs du sexe et aux professionnels exerçant dans les lieux de consommation sexuelle. Mi-août, 182 centres accueillent les candidats à la vaccination. Plusieurs pharmacies l’expérimentent en vue d’une éventuelle généralisation. Le 22 août, le cas des 50 000 injections est franchi. Insuffisant, estiment les associations de patients qui pressent le gouvernement d’accélérer. « Au rythme actuel, toutes les personnes éligibles » seront vaccinées seulement « fin décembre, et avec une seule dose », l'épidémie sera alors « hors de contrôle », estiment-elles. Parallèlement, les connaissances sur le virus, son mode de transmission, le profil des individus les plus à risque, progresse. Fin août, une première bonne nouvelle arrive : selon le rapport hebdomadaire de l’OMS, l’épidémie est en recul au niveau mondial. Le nombre de nouveaux cas recensés dans le monde a chuté de 21 % par rapport à la semaine précédente. Mais la situation reste contrastée. Alors que l’Europe connaît une embellie, une transmission intense est observée sur le continent américain.
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