SOUTENU au moyen de quelque 230 milliards d’euros, le plan de redressement de la Grèce a produit des résultats négatifs. Les Grecs qui, depuis quatre ans, sont frappés par une diminution de quelque 20 % de leur production intérieure brute (PIB) n’ont guère réussi à limiter leur déficit budgétaire, alors qu’ils ont tous été considérablement appauvris. Le remède de cheval que leur ont imposé leurs partenaires européens, et singulièrement l’Allemagne, constitue un argument de poids pour François Hollande, qui n’a pas de mal à démontrer que la seule lutte contre la dette est dangereuse si elle n’est pas accompagnée par un minimum de croissance. Certes, l’infusion massive de capitaux dans les finances grecques a fait fondre la dette. Mais la Grèce doit continuer à emprunter. Et comme plus personne ne lui fait confiance, elle emprunte à des taux chaque jour plus élevés qui sont déjà insupportables.
Crise politique.
À la débâcle financière grecque s’ajoute une crise politique sans précédent, les élections législatives ayant morcelé l’électorat en plusieurs partis dont l’un appartient à l’extrême gauche, l’autre à l’extrême droite. Partis qui rejettent l’austérité. De nouvelles élections sont prévues pour le mois prochain et la gauche radicale devrait triompher. Elle exige une atténuation importante des mesures de rigueur, mais ne souhaite nullement le retour de la Grèce à la drachme. La combinaison des deux facteurs, financier et politique, est explosive : les Européens, alarmés par les rumeurs de sortie de la Grèce de la monnaie unique, ont renouvelé leur soutien au maintien de ce pays dans la zone euro. Mais il y a ce qu’ils souhaitent et ce que les marchés décideront, qui ont déjà réintroduit la drachme dans leurs ordinateurs.
Le retour à la drachme serait catastrophique pour les Grecs qui subiraient aussitôt, dit-on, une dévaluation de l’ordre de 50 % et donc une réduction de moitié de leurs avoirs. C’est ce qui explique le bank run, la course au retrait d’euros des guichets de banque auquel on assiste depuis quelques jours. Leur dette publique serait multipliée par deux. La France serait exposée à la dette grecque à hauteur de 100 milliards dont un cinquième serait aux mains de détenteurs privés.
Si l’Europe tente de résister à cette descente de la Grèce aux enfers, et de la maintenir, coûte que coûte, dans la zone euro, elle devra probablement procéder à de nouvelles injections de capitaux. On nous explique depuis quatre ans que, la Grèce ne représentant que 3 % du PIB de l’Union européenne, ses problèmes financiers ne sont pas graves ; mais on ne parvient pas pour autant à les résoudre, ce qui en dit long sur ce qui se passera quand l’Espagne et l’Italie seront attaqués par les marchés.
Le président Hollande fait partie de ceux qui manifestent la plus grande sympathie pour le sort peu enviable des Grecs, qui veulent entendre leurs doléances et les soulager par des dispositions limitant les économies exigées par l’Allemagne. Mais il ne maintiendra cette ligne qu’au détriment des intérêts bien compris de la France. Rien de ce que l’on dit des Grecs, de leurs souffrances, de leur fierté, de la soumission à laquelle la zone euro les astreint ne suffit à effacer leur irresponsabilité, quand ils ont voulu entrer dans la zone euro en truquant leurs chiffres et quand ils ont résisté, avec un acharnement suicidaire, à toute augmentation de la pression fiscale. Ce qui est vrai, au sujet des Grecs, c’est que leurs gouvernants, incapables de taxer les riches et les grandes entreprises, se sont contentés de dépouiller les pauvres et la classe moyenne. Certes, le peuple les a chassés du pouvoir, mais il n’en trouve pas pour les remplacer. Certes, il dénonce une immense mystification sociale, mais il ne se retourne guère contre les oligarchies. Certes, il maudit la zone euro, mais il se prémunit déjà contre la drachme.
NI CONDESCENDANCE ALLEMANDE NI COMPLAISANCE FRANCAISE
La moindre des choses, c’est d’aborder le sujet sans la condescendance allemande mais aussi sans la complaisance française. Le gouvernement français doit prendre la mesure de cette crise s’il ne veut pas être fort dépourvu quand la bise sera venue.
Dans la cholécystite, la chirurgie reste préférable chez les sujets âgés
Escmid 2025: de nouvelles options dans l’arsenal contre la gonorrhée et le Staphylococcus aureus
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité