L’ancien ministre de la Santé, Philippe Doute-Blazy, regrette d’avoir lancé une pétition (toujours en ligne) sur la prescription de l’hydroxychloroquine en avril 2020. Le cardiologue de formation l’a confié sur le plateau de Public Sénat, alors qu’il était l’invité de l’émission « Extra Local » le 22 octobre dernier (voir le replay).
« Si j’ai une chose à me reprocher, c’est la pétition aux Français », a-t-il reconnu. À travers cette initiative controversée, Philippe Douste-Blazy et le Pr Christian Perronne demandaient au gouvernement d’accélérer les procédures de mise à disposition du traitement à l’hydroxychloroquine, préconisé par le Pr Didier Raoult. L’initiative avait à l’époque soulevé un tollé de la part d’une partie de la communauté scientifique.
Le comité d’éthique du CNRS est récemment revenu sur cet épisode, reprochant au Pr Philippe Douste-Blazy et au Pr Perronne d’alimenter une « dérive populiste de la science ». « On ne peut que s’inquiéter que le choix d’un traitement puisse être décidé par l’opinion publique sur la base d’une pétition ou d’un sondage », écrivait ce comité en juin 2021. Il reproche également à l’ex-ministre sa participation au film « Hold-up », aux forts accents de complotisme.
La liberté de prescription en question
S’il regrette cette pétition, Philippe Douste-Blazy plaide cependant la maladresse. Plus que d’inviter les Français à donner leur opinion sur la pertinence d’un traitement médical, il souhaitait les faire réagir sur la politique sanitaire du gouvernement : « Je n’avais pas admis le fait qu’un ministre de la Santé empêche tout médecin de prescrire un médicament. Ça n’avait jamais existé en France. C’est cette idée-là que j’ai voulu combattre », explique Philippe Douste-Blazy, faisant allusion aux restrictions de la prescription de l’hydroxychloroquine en ville décidée peu avant par Olivier Véran. « C’est comme si le ministre de la culture disait : “ça c’est beau, ça c’est laid” », ajoute le cardiologue, qui semble oublier que la politique sanitaire s’appuie, elle, sur des faits scientifiques.
Philippe Douste-Blazy reconnaît par ailleurs qu’aucune étude n’a démontré que le traitement préconisé par Didier Raoult permettait de réduire la mortalité, pas plus que le passage en réanimation. Mais il ajoute : « L’hydroxychloroquine, au début [de la maladie], comme tout antiviral, je suis persuadé que c’est quelque chose qui diminue la présence du virus. » Aucune étude ne l’a encore démontré reconnaît cependant celui qui fut également ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de Dominique de Villepin.
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