Dans les jours qui viennent, les praticiens libéraux pourront retirer des seringues unidoses préremplies de vaccin Pfizer, directement en officine. L’annonce a été faite ce mardi par le ministère de la Santé, qui souligne que « cela va permettre de s’affranchir de la contrainte liée aux flacons multidoses, nous répondons à une problématique de terrain ». Plus besoin donc, de chercher désespérément sept rendez-vous d’injections.
Une requête portée par MG France
Un « DGS Urgent » doit être envoyé cette semaine pour préciser les modalités de reconstitution du vaccin par le pharmacien. « Une partie du décret du 1er juin devra être modifiée pour donner au pharmacien d’officine les compétences de réaliser ces seringues préremplies », ajoute le ministère de la Santé, qui souhaite « sécuriser au maximum ces opérations ». Une pochette isotherme sera fournie par le pharmacien, pour transporter le vaccin unidose jusqu’au cabinet ou au domicile du patient. Des négociations avec les syndicats officinaux sont en cours pour fixer la rémunération que toucheront les pharmaciens pour la reconstitution du vaccin.
La mise à disposition de vaccin unidose répond à une demande forte des libéraux. Début septembre, MG France avait exhorté le gouvernement à disposer de ces préparations. « C’est une première ! », se félicite le ministère de la Santé. Les laboratoires envisagent, eux aussi, la commercialisation à terme de conditionnements plus adaptés, « mais pas avant la première moitié de l’année 2022 », souffle un représentant de la Direction générale de la santé.
Les centres de vaccination ferment… pour l'instant
Le gouvernement mise sur l’engagement de la ville pour doper la campagne de rappel vaccinal, enclenchée le 1er septembre. La semaine dernière, des dizaines de milliers de libéraux ont commandé l’équivalent de 160 000 doses de vaccins Pfizer. Parmi eux, 53 % sont des pharmaciens et 37 % des médecins.
« Tout est en place pour que la vaccination se déploie en ville. Les libéraux ont désormais accès à tous les vaccins à ARNm, c’est une première mondiale. La ville est prête ! », encourage un représentant de Ségur. Si les libéraux sont d'attaque, la campagne de rappel s’effectue pourtant encore, en majorité, dans les centres de vaccination dédiés. Au total, sur les 900 000 troisièmes doses réalisées, 596 000 ont été faites en centre (contre 149 000 en libéral).
En attendant, les centres de vaccination ferment progressivement leurs portes pour laisser place à la médecine de ville, mais surtout car les demandes se font moins prégnantes. Alors que l’Hexagone comptait 1 634 centres en mai dernier, seuls 1 280 restent actifs aujourd’hui. « Néanmoins, nous demandons aux ARS d’avoir une stratégie réversible et d’être en capacité de rouvrir des centres, si par exemple la troisième dose venait à être généralisée à toute la population », avance le ministère. Le régulateur européen rendra un avis sur l'extension en population générale début octobre. Pour l’heure, 37 % des Français soumis au rappel – plus de 65 ans, patients comorbides, résidents en Ehpad – ont déjà reçu leur troisième dose.
Obligation vaccinale : 0,7 % des personnels suspendus
Un avis de la HAS est toujours attendu sur une potentielle troisième dose pour les soignants. Une des hypothèses serait de recommander un rappel pour les professionnels de santé vaccinés au tout début de la campagne vaccinale, en janvier ou février 2021.
Par ailleurs, à deux semaines de l’entrée en vigueur de la vaccination obligatoire (15 octobre pour un schéma complet), « 0,7 % des personnels [soumis à cette obligation] ont été effectivement suspendus », a précisé le ministère. Soit environ 19 000 personnes sur les 2,7 millions soumises à l’obligation vaccinale.
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