Un an après l'annonce de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté, ses 21 mesures sont mises en place, assure le gouvernement, qui organise pour cet anniversaire, la 1re conférence nationale des acteurs, et publie un bilan d'étape.
La stratégie, financée à hauteur de 8,5 milliards d'euros sur 4 ans, fait de la jeunesse une priorité. Il a notamment comme objectif de diviser par deux d'ici à 2022 le taux de privation matérielle des enfants pauvres. Dès le printemps dernier, 37 000 enfants scolarisés dans 400 écoles du réseau d'éducation prioritaire renforcé (REP et REP+) ont eu accès à un petit déjeuner à l'école. Cette rentrée de septembre, 100 000 enfants peuvent en bénéficier. Le gouvernement entend même toucher 200 000 écoliers à la fin de l'année scolaire et à plus long terme, 500 000 (à l'aide de crédits européens). Quelque 27 départements, regroupés dans 9 académies participent à l'expérimentation (dont deux d'Outre-mer). « C'est un dispositif souple, sans aucune obligation. C'est à l'équipe éducative, aux élus, ou aux parents d'élèves de faire remonter un besoin au rectorat », explique la secrétaire d'État à la Santé Christelle Dubos au “Quotidien”. « C'est un temps pédagogique qui permet de sensibiliser les élèves aux enjeux sanitaires de l'alimentation ou à la lutte contre le gaspillage », ajoute-t-elle.
En outre, depuis le 1er avril 2019, près de 4 000 communes rurales fragiles peuvent bénéficier d'un soutien financier de l'État pour proposer des repas de cantine scolaire à des prix adaptés aux revenus des familles. À terme, plus de 500 000 enfants seraient concernés, dont 100 000 pourraient avoir droit à des repas à un euro.
Des maraudes mixtes auprès des familles à la rue
Une cinquantaine d'équipes de maraudes mixtes, associant professionnels de l'insertion et éducateurs de la protection de l'enfance, sont en train de se mettre en place dans 17 départements. Leur mission : aller vers les familles vivant dans la rue et les orienter vers des structures d'hébergement pour mettre fin aux situations attentatoires aux droits des enfants. En parallèle, 20 millions d'euros sont déployés pour adapter l'hébergement temporaire aux familles. Et Julien Denormandie, ministre auprès de la ministre de la Cohésion des territoires, devrait annoncer ce 13 septembre un plan de résorption des bidonvilles.
Autre mesure pour endiguer la reproduction de la pauvreté dès les premiers âges de la vie, le soutien à la mixité sociale dans les crèches. Elles sont 28 % à toucher en 2019 un bonus mixité sociale. « Cela prend du temps, mais les mœurs et pratiques vont changer », croit Olivier Noblecourt, délégué interministériel à la lutte contre la pauvreté.
Enfin, le gouvernement mise sur la fusion de l'aide à la complémentaire santé (ACS), et de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) au 1er novembre pour lutter contre le non-recours, améliorer l'accès aux soins (avec un panier élargi) et déstigmatiser la CMU. Et depuis juin une concertation est ouverte sur le revenu universel d'activité, qui fusionnerait plusieurs aides. Elle sera ouverte à tous dès octobre, via une consultation en ligne.
En France, 14 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, soit 9 millions de personnes. Plusieurs associations de lutte contre la pauvreté regroupées dans le collectif Alerte jugent « très mitigé » le bilan de la lutte contre la pauvreté, dénonçant une diminution du pouvoir d'achat des plus pauvres.
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