La ministre des Affaires sociales et de la Santé et des Marisol Touraine a une nouvelle fois défendu le traitement préventif contre le sida et justifié la campagne de prévention, qui a fait polémique, dans le média gay Têtu. « La prophylaxie pré-exposition (Prep) - ou traitement préventif - marche », a souligné la ministre, précisant qu'elle s'adressait à une « population spécifique » à haut risque. « Nous savons que certains hommes n'utilisent pas et n'utiliseront jamais le préservatif : on peut le regretter, mais il faut y répondre », a-t-elle indiqué, tout en soulignant que la Prep ne devait pas « se substituer au préservatif ».
Plus de 2 300 personnes ont bénéficié d'une PrEP depuis son remboursement à 100 % en janvier. Dans ce contexte préélectoral, la ministre s'est interrogée sur l'avenir de cette prise en charge « si arrive au pouvoir un gouvernement qui annonce vouloir remettre en cause le remboursement de tout ce qui n'est ni "grave ni chronique" ». La PreP est autorisée et disponible aux États-Unis depuis 2012 mais la France est le premier pays européen à avoir pris la décision d'autoriser le Truvada du laboratoire Gilead, comme traitement préventif du sida.
Harmoniser l'accès en Europe
Les premiers résultats d'une grande enquête européenne sur le niveau de connaissances et d'intérêt des publics européens pour la PrEP, l'étude Flash ! Prep in Europe, montre que 44 % des répondants estiment que ce traitement est un moyen de prévention adapté à leurs besoins. Près de 80 % pensent que la PrEP devrait être prescrite dans le cadre d'une offre globale de prévention (dépistage VIH régulier, dépistage et traitement des IST, accompagnement communautaire…).
De plus, 40 % des répondants souhaiteraient que la PrEP soit gratuite pour les personnes qui en ont besoin et pris en charge par l'assurance maladie. L'enquête a également montré que certains patients (4 %) utilisent déjà la PreP de manière informelle et 80 % d'entre eux sans suivi médical. L'enquête réalisée en ligne a permis d'interroger 16 000 personnes dans 12 pays européens du 15 juin au 15 juillet 2016.
La plupart des participants ont été recrutés grâce à des annonces et de la promotion sur des applis/sites de rencontre, Facebook et Twitter, des sites internet, LGBTI (*), les sites internet des ONG impliquées dans le projet comme l'association AIDES et Coalition « PLUS. « Ce recours "informel" à la PrEP est problématique dans la mesure où le suivi médical nécessaire à son efficacité n’est pas assuré », a expliqué Hakima Himmich, présidente de Coalition PLUS. Si nous voulons avoir un réel impact sur l'épidémie, il nous faut au plus vite harmoniser les politiques européennes de lutte contre le VIH en y intégrant partout ce nouvel outil. »
(*) Lesbian, gay, bisexual, transgender or intersexual
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